Grande Bretagne : le ministre des Finances cherche à rassurer après un budget sévère

photo_1277290982825-1-1.jpg
îte rouge aux photographes, signe que le budget est clos, devant le 11 Downing Street, à Londres le 22 juin 2010 (Photo : Ben Stansall)

[23/06/2010 11:03:51] LONDRES (AFP) Le ministre britannique des Finances George Osborne a fait le tour des médias mercredi matin pour tenter de rassurer sur les conséquences du budget qu’il qualifie de “sévère mais juste”, qu’il avait présenté la veille au Parlement.

“Ce sont les riches qui sont le plus touchés par les annonces que j’ai faites hier et j’ai essayé d’être aussi juste que possible”, a-t-il déclaré sur la BBC, puis d’autres télé et radio toute la matinée.

Il a répété le mot “juste” un nombre incalculable de fois, après l’avoir déjà prononcé 14 fois dans son discours de la veille.

M. Osborne, qui a annoncé des baisses massives de dépenses passant notamment par une réduction de certaines allocations, a noté que “chacun dans notre société devait apporter sa contribution pour effacer la dette dont nous avons héritée” du gouvernement travailliste après la crise.

Alors qu’à plusieurs reprises on lui a lu ou fait écouter des messages de téléspectateurs anxieux, M. Osborne a noté que la situation était “un cas d’urgence” et que ce budget devrait éviter au Royaume-Uni de “courir à sa perte”.

“Je ne veux pas voir le pays dans la situation” de l’Espagne, de l’Italie ou de la Grèce, qui ont à faire “des choses drastiques pour régler leur problème de dette”, a-t-il dit pour justifier “cette action préventive”.

M. Osborne s’est prévalu “d’un mandat démocratique” pour ce budget, qui comprend une hausse de TVA de 2,5 points, que les alliés libéraux démocrates des conservateurs avaient pourtant combattue pendant la campagne électorale du printemps.

Il a indiqué qu’il avait choisi cette option plutôt qu’une hausse de l’impôt sur le revenu qui aurait pénalisé les plus petits contribuables, ou une hausse des cotisations sociales qui aurait engendré du chômage.

Il a estimé que la situation de coalition “l’avait considérablement renforcé” dans sa position de ministre voulant faire vivre le pays “dans le cadre de ses moyens”.

Son prédécesseur Alistair Darling a mis en avant pour sa part “le risque de faire dérailler la reprise” qu’implique le quasi-anéantissement en cinq ans du déficit public voulu par le gouvernement. Les travaillistes voulaient le réduire de moitié en quatre ans à partir de l’an prochain.

L’un des principaux ministres Lib Dem, Vince Cable (Commerce), a approuvé le budget dans le Guardian, comparant le déficit à “un énorme tas de fumier fumant dont il faut bien que quelqu’un nous débarrasse”, et “dont on ne peut ni cacher l’odeur derrière des prévisions optimistes, ni compter sur la décomposition naturelle”.