La croissance juste suffisante pour stabiliser le chômage en 2010

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çaise, avec les prévisions 2010 de l’Insee (Photo : Infographie)

[23/06/2010 20:32:13] PARIS (AFP) La croissance française devrait rester modeste en 2010 mais atteindra tout de même l’objectif de 1,4% fixé par le gouvernement, un niveau tout juste suffisant pour enrayer la hausse du chômage, selon les nouvelles prévisions de l’Insee publiées mercredi.

Après un premier trimestre décevant au cours duquel le produit intérieur brut (PIB) n’a progressé que de 0,1%, l’économie française devrait bénéficier au deuxième trimestre d’un contexte porteur dans la zone euro avec un rebond de croissance de 0,5%, estime l’Institut national de la statistique dans ses premières prévisions pour l’ensemble de l’année 2010.

La reprise se prolongerait ensuite “à petite vitesse”, avec une hausse du PIB de l’ordre de 0,4% durant les deux derniers trimestres de l’année.

Après une récession historique (-2,5% en 2009), la croissance resterait donc sur l’ensemble de 2010 “limitée” à 1,4%, une performance moindre que l’Allemagne mais légèrement supérieure à la moyenne de la zone euro.

“Cette croissance serait juste suffisante à une stabilisation du chômage, puisqu’à la fin de l’année le taux de chômage se maintiendrait à son niveau actuel de 9,5% en France métropolitaine”, a souligné Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture de l’Insee.

Autre signe positif dans cette reprise au ralenti, l’investissement des entreprises est reparti à la hausse grâce à une amélioration des perspectives de débouchés, une montée en puissance toutefois encore trop limitée. Sur l’ensemble de 2010, l’investissement des entreprises baisserait toujours (-2,0%) après la chute brutale provoquée par la crise l’an dernier (-7,9%).

Le commerce extérieur, qui avait pesé sur la croissance ces deux dernières années, y contribuerait en revanche en 2010 pour 0,4 point de PIB.

Jusqu’à la fin de l’année, les exportations françaises resteraient dynamiques malgré un ralentissement progressif “dans le sillage du commerce mondial et d’une demande européenne sans tonus”. Elles seraient également soutenues par la dépréciation de l’euro par rapport au dollar depuis le début de l’année qui rend les produits hexagonaux plus compétitifs, relève l’Insee.

Au total, les exportations progresseraient de 8,6% cette année, contre seulement 6,2% de hausse pour les importations.

La consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance française, continuerait à tourner au ralenti. Elle ne progresserait que de 1,2% cette année. Mieux que les performances enregistrées durant la crise (+0,5% en 2008 et +0,7% en 2009) mais nettement moins bien que le rythme soutenu qui prévalait auparavant (de l’ordre de 2,5% en 2006 et 2007).

Principale explication: les ménages français, confrontés à un niveau de chômage toujours élevé et à la remontée de l’inflation, épargneraient une partie de leurs maigres gains de pouvoir d’achat (+1,1% sur l’année).

La progression notable du revenu disponible brut (+2,5% contre +1,0% en 2009) est en effet amputée par des prélèvements fiscaux qui repartent à la hausse (+2,1% après -1,8%) et surtout un retour de l’inflation, qui atteindrait un pic à +1,7% en juillet.

En moyenne, après avoir quasiment stagné en 2009, l’inflation serait de 1,6% sur l’ensemble de cette année, un niveau supérieur à la prévision de 1,2% faite par le gouvernement.

Si le chômage élevé et la modération des salaires limitent la hausse des prix, elle serait en revanche alimentée par les matières premières, en particulier le pétrole, ainsi que par le renchérissement des produits manufacturés d’importation, provoqué par la baisse de l’euro.