Tunisie-Off shore allemand : Optimisme, préoccupations et nouvelles tendances

ctaic-150610.jpgEn période de crise, 2008-2009, les entreprises off shore implantées en Tunisie ont bénéficié d’un accompagnement de tous les instants de la part des structures d’appui à l’investissement direct étranger (IDE). Des réunions sont tenues régulièrement avec les chambres mixtes pour s’informer de leurs préoccupations et des difficultés qu’elles rencontrent. Conséquence : les résultats  de l’exercice 2009 étaient, en dépit des difficultés, plus positifs que prévus.

Cet encadrement de l’off shore et l’institution de mesures en sa faveur, durant la crise, ont été fort appréciés par les principaux partenaires de la Tunisie. Les plus récents rapports de la Banque mondiale, FMI, BAD/OCDE, en rendent compte de manière exhaustive.

Mieux, cette sollicitude dont sont entourées les entreprises off shore en Tunisie a renforcé leur foi et confiance dans le site Tunisie de production internationale. A titre indicatif, l’intérêt que portent les entreprises allemandes à la stabilité politique et sociale va crescendo. 91% des entreprises interrogées sur cet avantage compétitif en sont persuadées.

Seule zone d’ombre : la presse n’a jamais été invitée à couvrir ces réunions qui constituent, pourtant, un gisement d’informations très instructives. Le ministère du Développement et de la Coopération internationale, département en charge de l’investissement direct étranger (IDE), se contente, souvent, de transmettre à l’Agence officielle de presse TAP un communiqué informant tout juste du déroulement de l’évènement. Pourtant, l’information sur les insuffisances qui entravent le développement des entreprises off shore ne peut que préparer le terrain pour leur solution et élimination.

Heureusement, ce déficit de communication est comblé par les Chambres mixtes qui publient annuellement des résultats d’enquêtes menées auprès de leurs adhérents sur le degré de satisfaction de leur implantation en Tunisie.

Ceux de l’enquête effectuée par la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK Tunisie) sont fort révélateurs (publiés mi-juin 2010). Les entreprises enquêtées font état de deux sortes d’entraves à leur développement.

Les premières, d’ordre exogène, sont liées à l’évolution négative sur les marchés d’écoulement en Europe. 56% des entreprises interrogées estiment que la réduction des commandes, dès l’apparition de la crise économique et financière, à partir du 2ème semestre 2008, a été «une difficulté capitale pour elles». Par filière, ce sont les entreprises qui opèrent dans le textile (74%) qui été les plus touchées, contre 44% pour celles exerçant dans l’électrotechnique.

Deuxième entrave exogène citée par les entreprises off shore allemandes : le coût élevé du transport maritime. 43% des entreprises enquêtées (contre 54% une année auparavant) déplorent les surcoûts générés par ce mode de transport.

Au nombre des facteurs internes qui représentent une difficulté, 39% des entreprises allemandes évoquent l’évolution du coût du travail. La Tunisie ne serait plus un site à bas salaires. Une nuance néanmoins : bien qu’en hausse dans tous les secteurs par rapport à l’année précédente, le coût du travail représente une charge particulière pour l’industrie textile (56%) contre seulement 17% pour le secteur électrotechnique.

Autres entraves internes citées par les entreprises interrogées : les problèmes au niveau des télécommunications (32%) et les difficultés administratives (procédures d’autorisation…). Là aussi tout dépend de la branche. Si ce facteur est cité par (35%) des entreprises électrotechniques, il n’est évoqué par les entreprises du textile qu’à hauteur de 16%.

En vrac, ils ont cité d’autres obstacles internes dont l’accès au marché local (18% pour le secteur textile et 0% pour l’électrotechnique), la hausse du prix des matières premières, l’accès aux moyens de promotion et au crédit, l’insuffisance de la formation continue et «l’insatisfaction sociale».

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