Nouvelle augmentation des prix du gaz au 1er juillet

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ûleurs d’une cuisinière à gaz en activité le 22 juin 2010 à Strasbourg. (Photo : Johanna Leguerre)

[24/06/2010 17:29:06] PARIS (AFP) Les prix du gaz naturel vont de nouveau augmenter au 1er juillet, de 2% à 4,7%, après une première hausse en avril, retrouvant ainsi leur plus haut niveau historique, alors que les coupures de gaz pour impayés se multiplient en France.

Les tarifs vont progresser de 0,228 centime d’euro par kilowattheure (kWh), selon la Commission de régulation de l’Energie (CRE), qui n’était pas en mesure de fournir une hausse moyenne des prix.

L’autorité de régulation a donné son aval à une demande soumise par le groupe GDF Suez, anciennement Gaz de France.

La hausse de la facture sera de 2 euros sur l’année pour les 1,4 million de foyers qui n’utilisent le gaz que pour faire la cuisine.

Pour ceux qui s’en servent aussi pour leur eau chaude (1,2 million de clients), la facture augmentera de 8 euros par an.

Les 6,3 millions de consommateurs qui utilisent le gaz pour la cuisine, l’eau chaude et le chauffage verront leur facture gonfler de 45 euros sur l’année.

Enfin, pour les industriels et les chaufferies de résidences collectives, la hausse des tarifs sera comprise entre 5,5% et 7,4%.

Les prix du gaz avaient déjà augmenté de 9,7% le 1er avril, soit une hausse des factures annuelles allant de 12 à 85 euros pour les ménages, la première depuis août 2008 et la plus forte depuis novembre 2005.

Les prix du gaz auront donc bondi de 15% environ depuis le début de l’année, sur fond de remontée des cours du pétrole et de baisse de l’euro.

La flambée des prix intervient alors que le nombre de coupures de gaz naturel pour impayés a augmenté fortement ces dernières années.

Le nombre de coupures est ainsi passé d’environ 6.000 en 2008 à 60.000 pour les cinq premiers mois de 2010, selon le gestionnaire du réseau de distribution de gaz naturel GrDF.

L’Association Force Ouvrière des Consommateurs (AFOC) a ainsi réclamé jeudi “un moratoire sur les impayés de factures d’énergie”, en imputant la multiplication des coupures à la privatisation de Gaz de France et à l’ouverture des marchés à la concurrence.

GDF Suez met pour sa part en avant un changement de système informatique qui avait entraîné une sous-estimation des coupures en 2008 pour éviter que les clients ne pâtissent d’éventuelles erreurs de facturations.

“Maintenant, le système est rôdé et on est revenu à une gestion normale”, affirme un porte-parole, qui évoque “22.000 consommateurs coupés” soit “0,2% de nos clients”.

“Les personnes en difficultés sociales ne sont jamais coupées”, souligne-t-il. En outre “ceux qui sont coupés le sont au bout de trois avertissements et sont rétablis dès que leur chèque de réglement arrive”.

Le son de cloche est différent à la CGT, principal syndicat chez les agents de GDF Suez. “Les fournisseurs de gaz naturel (GDF Suez, EDF, Altergaz, Poweo, etc…) sont en train de faire du tri dans leurs fichiers: ils ne veulent plus que des bons clients”, dénonce Laurent Langlard, de la fédération Mines-Energie.

“Aujourd’hui, les fournisseurs lancent des avis d’impayés pour 100 euros, là où avant ils attendaient 300 euros”, explique-t-il. “Les retards de réglements représentent un enjeu énorme pour le groupe en terme de trésorerie”, souligne le syndicaliste.

En outre, le contexte de l’hiver 2010 aurait favorisé une hausse des coupures: “L’hiver a été particulièrement long et froid. Si on ajoute à ça, la hausse du prix du gaz et la précarité montante”, remarque-t-il.

Pour tenir compte de la forte augmentation du nombre de demandes de coupures, GrDF a décidé d’augmenter leur tarif en le faisant passer de 51 euros à 88 euros (+72%).

“C’est donc le consommateur qui va devoir payer pour se faire couper le gaz”, dénonce l’AFOC.