Pour son forum annuel, l’Association des Tunisiens Diplômés des Grandes Ecoles (ATUGE) réunit un grand nombre d’experts et de représentants du privé et du public pour un brain storming sur le système éducatif tunisien. Afin d’y distinguer le bon du mauvais et de suggérer les correctifs à même d’en améliorer les performances.
Fidèle à sa tradition d’agitateur d’idées depuis 20 ans, l’Association des Tunisiens Diplômés des Grandes Ecoles (ATUGE) a choisi pour son 19ème forum, qui coïncide avec le vingtième anniversaire de sa création, de provoquer une réflexion autour d’un thème qui a jusqu’ici fait couler beaucoup d’encre et de salive : éducation et employabilité.
En abordant ce thème «lourd de signification», d’après le mot de Walid Kalboussi, commissaire général du Forum, l’ATUGE entend dresser «l’état des lieux» et une évaluation de l’efficience du système éducatif tunisien dans son double rôle de préparateur à la vie active et de transmetteur de savoir.
En une conférence plénière et deux ateliers, le forum, ayant pour thème «éducation et employabilité : comment nous préparer aux enjeux de demain ?», va bien sûr traiter de l’employabilité, c’est-à-dire de la capacité des jeunes passant par la moulinette de l’éducation nationale «à agir en entreprise», explique Sami Zaoui, président de l’ATUGE.
Pour traiter de cette problématique, les organisateurs ont concocté un panel «minutieusement choisi pour représenter la politique d’éducation et de formation, l’institution éducative tunisienne, le management de l’entreprise tunisienne ou étrangère implantée en Tunisie, la réflexion mondiale sur la performance des systèmes d’enseignement, la pensée sociologique sur le défi de l’employabilité des jeunes, notamment les diplômés», souligne Mehdi Gueddas.
Tout ce beau monde devra répondre à plusieurs questions: «y a-t-il adéquation ou inadéquation entre notre système éducatif et les attentes et besoins de nos entreprises ? Comment se place la Tunisie par rapport aux benchmarks internationaux sur le sujet ? Comment mieux répondre à l’objectif d’employabilité fixé à notre système d’enseignement ? Comment notre modèle d’éducation devrait évoluer pour s’adapter aux besoins nouveaux et futurs des entreprises et e des investisseurs étrangers dans un contexte mondial et régional en pleine mutation et dans lequel la Tunisie a de grandes ambitions et de belles opportunités à saisir ?», se demande Mehdi Gueddas.
Le principal invité du forum sera M. Hatem Ben Salem, ministre de l’Education, qui prononcera un discours introductif. Mais le choix du ministre appelé à représenter le gouvernement lors de cette manifestation n’a pas été un exercice facile, parce qu’une demi-douzaine de ministères sont concernés par l’éducation. La question de l’éducation concernant aussi bien le ministère de l’Education nationale, que ceux de l’Enseignement supérieur, de l’Emploi et de la Formation, du Tourisme, etc., l’ATUGE a envisagé l’invitation de plusieurs ministres. Mais comme formule a posé par le passé d’insolubles problèmes protocolaires, les responsables de l’ATUGE l’ont écarté pour n’inviter que le titulaire du portefeuille de l’éducation «parce que l’enjeu se situe à ce niveau là», observe M. Sami Zaoui.
Mais, fidèle à son approche , l’ATUGE ne se contente pas lancer le débat. Elle l’oriente aussi de manière à ce que chaque forum débouche sur des recommandations. Cette année, cette mission incombera aux deux ateliers («Enseignement supérieur : financement, gouvernance et gestion», et «mise en relation de l’enseignement supérieur avec le monde de l’entreprise») durant lesquels prendront la parole des représentants du gouvernement, de l’université et du monde de l’entreprise.