USA : croissance économique du premier trimestre revue en baisse, à 2,7%

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Le drapeau des Etats-Unis (Photo : Jeff Haynes)

[25/06/2010 13:06:07] WASHINGTON (AFP) La croissance économique des Etats-Unis au premier trimestre a été revue en baisse pour la deuxième fois vendredi, ce qui révèle le peu d’élan de l’activité après la récession de 2007-2009.

Le produit intérieur brut américain a progressé de 2,7% (en rythme annuel) par rapport au trimestre précédent, a indiqué le département du Commerce à Washington, revoyant ainsi en baisse son estimation de 3,0% donnée fin mai.

Ce chiffre était lui-même déjà une révision du taux de croissance de 3,2% annoncé un mois plus tôt.

La troisième estimation officielle du PIB va à l’encontre des prévisions des analystes, qui attendaient la confirmation d’une croissance de 3,0%.

Le ministère indique dans un communiqué que son estimation finale reflète “une révision à la hausse des importations et une révision à la baisse des dépenses de consommation”, éléments négatifs n’ayant été compensés qu’en partie par “une révision à la hausse des exportations et des variations de stocks des entreprises”.

L’hiver a marqué le troisième trimestre de croissance d’affilée pour les Etats-Unis, sortis pendant l’été de la récession la plus longue qu’ils aient connue depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le rythme de la reprise a nettement ralenti par rapport à la croissance de 5,6% relevée pour les trois mois d’automne.

Mais celle-ci avait été dopée artificiellement par un effet comptable lié au ralentissement des déstockages.

La croissance du premier trimestre s’est renforcée en reposant davantage sur des éléments réels, comme la consommation, qui a retrouvé son rôle de moteur de l’économie américaine.

Bien que la progression des dépenses des ménages ait été revue en forte baisse (de 0,5 point), celle-ci a néanmoins atteint 3,0%, son plus haut niveau depuis le premier trimestre de 2007 et a représenté plus des trois quarts de la hausse du PIB de janvier à mars.

Malgré cela, la croissance du premier trimestre est décevante dans la mesure où elle apparaît tout juste conforme au potentiel de l’économie, et donc largement insuffisante pour faire baisser sensiblement le taux de chômage.

La banque centrale américaine (Fed) a décidé mercredi de maintenir son taux directeur à quasi zéro pour stimuler encore au maximum l’économie. S’inquiétant de retombées potentielles de la crise en Europe, elle a prévenu que la reprise risquait fort de rester “lente” encore un certain temps.

Mis à part la consommation, l’autre force motrice de l’économie a été l’investissement privé, qui a apporté 1,82 point de croissance. Cela résulte essentiellement de l’investissement lié aux restockages des entreprises pour faire face à a la remontée de la demande, et, dans une moindre mesure de l’investissement des entreprises dans leur outil de production.

L’investissement des ménages dans le logement a baissé, tout comme l’investissement dans les infrastructures.

Les freins à la croissance ont été le commerce extérieur, qui a fait perdre 0,82 point à la hausse du PIB, et, dans un moindre mesure la dépense publique, qui reste plombée par les difficultés des Etats fédérés malgré les efforts de relance des autorités fédérales.