La Bourse de New York sur Wall Street (Photo : Stan Honda) |
[26/06/2010 09:55:16] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York, refroidie par des indicateurs économiques moins favorables aux Etats-Unis, va devoir réagir la semaine prochaine à des chiffres mensuels de l’emploi qui pourraient ressortir négatifs pour la première fois en cinq mois.
Ces statistiques, toujours très attendues, seront diffusées vendredi avant l’ouverture de Wall Street. Les économistes s’attendent en moyenne à 70.000 destructions de postes nettes en juin contre 431.000 créations en mai.
“Le marché semble réagir aux signes de plus en plus nombreux que la reprise économique aux Etats-Unis a ralenti lors du trimestre”, a commenté dans une note Frederic Dickson, de DA Davidson. “Clairement, le scénario optimiste d’une reprise en ‘V’ que certains prévoyaient ne se réalise pas. Cela rend plus probable une saison des résultats du deuxième trimestre décevante”.
Sur la semaine écoulée, l’indice phare de la place new-yorkaise, le Dow Jones est reparti à la baisse, après deux semaines d’affilée de hausse. Il a perdu 2,93%, finissant vendredi à 10.143,81 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a abandonné 3,74% à 2.223,48 points et l’indice élargi Standard & Poor’s 500 3,65% à 1.076,76 points.
La principale source de déception est venue de deux statistiques immobilières calamiteuses, sur les ventes de logements neufs et anciens.
“Cela pose des questions quant à la solidité de la reprise du marché de l’immobilier”, estime Craig Peckham, de la maison de courtage Jefferies. “Cela nous pousse à revoir notre opinion quant à la trajectoire que va adopter la reprise aux Etats-Unis”.
“C’était aussi une semaine de faible activité, ce qui reflète pour moi une certaine indécision de la part des investisseurs, une réticence à prendre des risques avec des actions”, a-t-il ajouté.
Point d’orgue de la semaine macroéconomique, la réunion de la banque centrale américaine (Fed) a confirmé mercredi ce que les statistiques suggéraient: la conjoncture financière est “moins favorable à la croissance” aux Etats-Unis, à cause de ce qui se passe en Europe.
Maigre consolation pour les courtiers: “l’instabilité récente du marché semble repousser la perspective d’un resserrement monétaire”, et donc de la fin de l’argent facile, estiment les analystes de Barclays Capital, qui voient le taux directeur de la Fed rester proche de zéro jusqu’en avril 2011.
“La question clé, pour les investisseurs, c’est est-ce que le repli du marché marque la fin de la reprise de l’activité économique et des marchés financiers qui a commencé il y a plus d’un an”, ajoutent-ils. “Notre réponse, c’est non. La chute des actifs risqués (…) ressemble pour nous à une correction saine de marchés qui étaient montés extrêmement rapidement”.
“Les indicateurs économiques font un pas en avant, un pas en arrière, il semble donc que de nombreux investisseurs restent à l’écart”, relève de son côté Lindsey Piegza, de FTN Financial.
“Les investisseurs se concentrent sur l’actualité: la crise de la dette (en Europe), l’encouragement (du président américain Barack) Obama aux pays européens à continuer à dépenser pour soutenir l’économie, ce qui se passe avec BP dans le golfe du Mexique… tous ces événements anecdotiques affectent la confiance”, observe-t-elle.
Outre les chiffres de l’emploi, Wall Street réagira lundi aux chiffres des dépenses des ménages, mardi à l’évolution des prix des logements, mercredi à l’indice d’activité dans la région de Chicago, puis jeudi aux dépenses de construction, aux promesses de ventes de logements, et à l’indice ISM de l’activité manufacturière.