La Bourse de Paris achève le premier semestre sur de nouvelles craintes

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ège historique de la Bourse de Paris (Photo : Joël Saget)

[26/06/2010 09:58:06] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a vu resurgir cette semaine les craintes sur les dettes européennes et sur la solidité de la croissance américaine, deux facteurs qui sont venus s’ajouter à un recul technique.

Sur la semaine écoulée, l’indice parisien a perdu 4,54% pour terminer vendredi à 3.519,73 points. Il avait rebondi de 3,70% la semaine précédente.

Le marché a commencé son mouvement de correction mardi après neuf séances de hausse d’affilée.

Les craintes sur la situation de la Grèce ont fait leur retour tandis que l’or, valeur-refuge par excellence, a établi un nouveau record historique.

Les taux auxquels se refinance la Grèce sur les marchés ont bondi au-dessus de 10% -un niveau qui n’avait pas été vu depuis l’annonce du plan d’aide européen début mai- et les assurances contre le risque de défaut du pays, les fameux CDS, ont atteint des records.

Ces inquiétudes n’ont toutefois pas dépassées le périmètre grec et la corrélation entre l’euro et les Bourses s’est effritée.

Pour Frédéric Buzaré, directeur de la gestion actions chez Dexia AM, la raison est simple: les craintes des investisseurs se sont entre temps déplacées vers les Etats-Unis.

Les ventes de maisons neuves aux Etats-Unis sont tombées en mai à leur plus bas niveau depuis au moins 1963, après la fin d’un mécanisme d’incitation fiscale. Des chiffres qui alimentent les craintes d’une économie qui a du mal à se redresser sans le soutien de l’Etat, a estimé M. Buzaré.

La banque centrale américaine (Fed) a estimé mercredi que la conjoncture allait être moins favorable en raison de la situation en Europe, refroidissant le moral d’investiseurs déjà craintifs.

“On est dans une phase de transition”, avance le gérant. “La première phase était un rebond des indicateurs macroéconomiques grâce à la stimulation fiscale et budgétaire. Là, on digère l’arrêt de ces mesures et on va rentrer dans période avec une reprise économique plus faible mais plus pérenne”.

Les investisseurs attendent donc, sur le plan macroéconomique, les statistiques de la rentrée pour y voir plus clair.

Concernant les entreprises, à l’approche de la saison des résultats aux Etats-Unis, les publications devraient être solides, mais nul ne sait comment vont réagir les marchés. Les résultats du premier trimestre avaient en effet été ignorés par des investisseurs pris dans le tourbillon de la crise grecque.

Pour Claire Chaves d’Oliveira, gérante des actions européennes chez Groupama AM, le risque est grand que la réaction des marchés soit la même qu’au trimestre précédent. Seule certitude: le potentiel de surprise sera rare tant les marchés sont exigeants et demandent des résultats bien meilleurs que prévu ainsi que des prévisions sur les trimestres à venir.

A plus court terme, les investisseurs français vont surveiller le déroulement du G20 qui se tient à partir de samedi à Toronto (Canada) et devrait aborder la question de la taxation bancaire.

“Les conflits d?intérêts entre les différents pays laissent présager un désaccord imminent au terme de ce meeting. Les doutes subsistent quant aux moyens qui pourraient être mis en oeuvre pour s?attaquer aux problèmes de la crise européenne et relancer la croissance”, estiment dans une note les analystes de Saxo Banque. Des incertitudes qui peuvent fragiliser encore un peu plus un marché craintif.

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