Le G20 réuni à Toronto pour remédier aux faiblesses de la reprise économique mondiale

photo_1277622878711-1-1.jpg
à son arrivée au G20 le 26 juin 2010 à Toronto (Photo : Jim Young)

[27/06/2010 13:53:47] TORONTO, Canada (AFP) Les dirigeants des pays développés du G20 ont repris leurs travaux dimanche à Toronto (Canada), forts d’un accord sur la proposition canadienne de diviser par deux d’ici à 2013 leur déficit public, selon la chancelière allemande Angela Merkel.

Unis pour soutenir la croissance, mais partagés sur le meilleur moyen de la consolider, les chefs d’Etat et de gouvernement ont ainsi trouvé un consensus sur ce dossier, principal point d’achoppement entre Européens soucieux de réduire leur fort endettement et Etats-Unis désireux de soutenir la consommation pour dynamiser la croissance économique.

L’hôte canadien avait souhaité un engagement chiffré: réduire de moitié les déficits d’ici à 2013 et faire diminuer la dette publique rapportée au Produit intérieur brut avant 2016.

“Ce sera dans le document final”, a déclaré Mme Merkel.

photo_1277622902477-1-1.jpg
à Toronto (Photo : Jim Young)

Pour le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso, qui tablait dès samedi soir sur un consensus à ce sujet, c’est “encourageant”. “C’est une preuve de bonne volonté à coordonner les politiques”, a-t-il ajouté.

Car si les Européens veulent faire la preuve de leur sérieux dans la chasse aux déficits, Américains et pays émergents craignent de leur côté que trop de rigueur n’étouffe la croissance. “La reprise demeure fragile”, a ainsi averti le Premier ministre canadien Stephen Harper, en ouvrant la séance de travail dimanche matin.

Les temps ont changé depuis les sommets du G20 de 2009, à Londres en avril et à Pittsburgh (Etats-Unis) en septembre. Des pays émergents comme la Chine, le Brésil ou l’Inde affichent une santé économique éclatante, comparés aux vieilles puissances économiques, Europe en tête.

Ministre des Finances de la première économie mondiale, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a insisté samedi pour que le sommet de Toronto porte “fondamentalement sur la croissance”, estimant que “les cicatrices de la crise sont toujours là”.

Il a d’ailleurs expliqué qu’il trouvait insuffisante la promesse de l’Europe et du Japon de soutenir la demande sur leurs marchés intérieurs.

photo_1277617501639-1-1.jpg
à leur arrivée le 26 juin 2010 au sommet du G20 à Toronto (Photo : Jim Young)

Ces propos ont trouvé un écho auprès de son homologue brésilien Guida Mantega, à la tête de la délégation de son pays en l’absence du président Luiz Inacio Lula da Silva, qui craint que les Européens, “au lieu de stimuler la croissance, prêtent plus d’attention à l’ajustement budgétaire”.

Le G20 voulait aussi que les “systèmes de régulation des banques et des autres établissements financiers contiennent les excès qui ont conduit à la crise”, y compris par le biais d’une taxe spécifique au secteur bancaire.

L’idée que les pays du G20 mettent en place cette taxe de manière coordonnée a vécu, aux dires de ses promoteurs européens qui entendent néanmoins aller de l’avant dans ce domaine.

Quant à la réforme de la régulation financière, elle repose principalement sur le renforcement des normes de fonds propres imposées aux banques. Mais ce sera davantage l’objet du prochain sommet à Séoul en novembre.

Le G20 rassemble les pays du G8 (Allemagne, Canada, France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) et douze autres économies parmi les plus grandes du monde (Afrique du sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Turquie et Union européenne).

Toronto a été aussi samedi le théâtre d’incidents violents entre jeunes radicaux et policiers. La police a procédé à 480 interpellations depuis samedi à la suite de ces violences au cours desquelles quatre voitures de police ont été incendiées ou vandalisées.