Un projet de loi soutenu par le sénateur américain indépendant Joe Lieberman
pourrait donner au président américain Barak Obama le pouvoir de s’emparer du
contrôle de l’Internet, voire de fermer des pans entiers d’Internet en période
d’état d’urgence nationale.
C’est encore au stade de l’initiative parlementaire mais elle peut aboutir
effectivement à donner à Obama le pouvoir «d’arrêter» Internet en cas d’urgence
jugée menaçante pour la sécurité des Etats-Unis. Déjà que le président américain
possède cette fameuse valise avec les codes de l’apocalypse nucléaire, on
voudrait lui ajouter une autre clé pour encore plus de pouvoir sur nous tous.
Le constat des organismes de sécurité et des armées du monde entier de la
vulnérabilité de la toile aux pénétrations malveillantes des terroristes n’est
pas étranger à cette initiative.
Cependant, le projet de loi de M. Lieberman soulève d’autres questions puisqu’il
envisage d’abord de dépénaliser les acteurs (fournisseurs d’accès, moteurs de
recherche, développeurs et autres) qui se soumettront aux directives du
gouvernement américain de toute poursuite civile pour dommage. D’autre part, il
considère le cyberespace comme capital national américain…
Ainsi, le gouvernement américain deviendrait responsable de la totalité du
cyberespace mondial avec ses centaines de millions d’utilisateurs qui, sans coup
férir, deviennent à la merci d’un «quarteron» de généraux au Pentagone.
Là ce n’est plus l’Empire mondial, c’est pire que les plus mauvais cauchemars de
Big Brother décrits par George Orwell dans «1984».
D’ailleurs, les réactions ne se sont pas fait attendre. Les analystes estiment
en effet qu’une telle décision peut infliger d’énormes dommages à tous les pays
du monde et certains ironisent en remarquant que les Américains feraient aux
terroristes la plus grande faveur qui soit puisqu’ils leur permettraient de
terroriser le monde entier.
La question qui se pose pour l’internaute lambda, je, vous, il, elle, et les
autres concerne le peu de cas que les Américains se font du reste du monde à
partir du moment où ils sentent leur hamburger menacé. D’ailleurs ce n’est même
pas nouveau et ils nous font le coup chaque fois, de l’Irak et de l’Afghanistan
aujourd’hui jusqu’au dernier «Peau Rouge» tué dans les forêts du nouveau monde….
Cette initiative soulève encore une fois l’épineux problème de la gestion du
réseau mondial, pour l’instant aux mains de l’ICANN, cet organisme américain pur
jus, qui a accepté dernièrement de donner quelques miettes de son énorme pouvoir
concernant les noms de domaine qui peuvent désormais être écrits dans plusieurs
langues autres qu’occidentales.
Nous sommes aujourd’hui contraints d’attendre l’issue de l’initiative de ce M.
Liebermann pour pouvoir juger du reste de peu de pouvoir de résistance que le
président Obama a encore, lui qui s’est fait élire entre autres sur la vague de
l’Internet.