G20 : priorité à la croissance, à chacun sa méthode

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à Toronto (Photo : Eric Feferberg)

[27/06/2010 22:36:13] TORONTO (AFP) Les dirigeants des pays développés du G20, réunis dimanche en sommet à Toronto, se sont engagés à réduire les déficits, mais selon des modalités propres à chacun d’entre eux, censées ne pas compromettre la reprise économique naissante, objet de toutes leurs priorités.

Unis pour soutenir la croissance, mais partagés sur le meilleur moyen de la consolider, les chefs d’Etat et de gouvernement ont ainsi trouvé un consensus sur ce dossier qui représentait le principal point d’achoppement entre Européens soucieux de réduire leur fort endettement et Etats-Unis désireux de soutenir la consommation pour dynamiser la croissance économique.

L’hôte canadien avait souhaité un engagement chiffré: réduire de moitié les déficits d’ici à 2013 et faire diminuer la dette publique rapportée au produit intérieur brut avant 2016. Ce compromis a été repris dans la déclaration finale du G20, à la plus grande satisfaction des Européens.

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énière du G20, le 27 juin 2010 à Toronto (Photo : Eric Feferberg)

Les plans de réduction des déficits devront être adaptés aux conditions particulières de chaque pays concerné, pour ne pas compromettre la reprise économique, ajoute le texte.

“C’est plus que j’attendais, c’est un succès”, s’est félicité devant la presse la chancelière allemande Angela Merkel, qui a lancé un vaste plan d’économies pour montrer l’exemple à ses partenaires européens.

“Nous avons aussi le terme de +réduction du déficit favorable à la croissance+”, a ajouté la chancelière, relevant que ce nouveau concept était le résultat des discussions avec les Etats-Unis, inquiets que trop de rigueur en Europe n’étouffe la croissance.

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ère allemande Angela Merkel (C) avec le Premier ministre espagnol Jose-Luis Zapatero (G) et le Premier ministre britannique David Cameron (D), le 27 juin 2010 à Toronto (Photo : Saul Loeb)

“Nous, Européens, pouvons dire que notre voie a trouvé un soutien”, a-t-elle encore affirmé. “Tous les dirigeants reconnaissent que la consolidation fiscale n’est pas une fin en soi”, a toutefois averti à l’issue du sommet le Premier ministre canadien Stephen Harper.

Ministre des Finances de la première économie mondiale, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner avait insisté dès samedi pour que le sommet porte “fondamentalement sur la croissance”, car “les cicatrices de la crise sont toujours là”.

Ces propos ont trouvé un écho auprès du ministre brésilien des Finances, Guida Mantega, qui a craint que les Européens, “au lieu de stimuler la croissance, prêtent plus d’attention à l’ajustement budgétaire”.

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à son arrivée au G20 le 26 juin 2010 à Toronto (Photo : Jim Young)

De même, le président chinois Hu Jintao a appelé le G20 à “agir de manière prudente et adéquate concernant le calendrier, le rythme et l’intensité de l’arrêt des ensembles de mesures de relance et consolider l’élan de la reprise de l’économie mondiale”.

Le G20 a en revanche abandonné l’idée de mettre en place de façon coordonnée une taxe spécifique au secteur bancaire, laissant le choix à chaque pays de l’instituer ou non, comme souhaitent le faire plusieurs pays européens dont la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.

Quant à la réforme de la régulation financière, elle repose principalement sur le renforcement des normes de fonds propres imposées aux banques. Mais ce sera davantage l’objet du prochain sommet à Séoul en novembre.

Le G20 rassemble les pays du G8 (Allemagne, Canada, France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) et douze autres économies parmi les plus grandes du monde (Afrique du sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Turquie et Union européenne).

En marge du sommet, la police a procédé à près de 600 interpellations de manifestants pendant le week-end, marqué par des incidents violents dans le centre-ville provoqués par de jeunes radicaux.