Le FMI juge le yuan sous-évalué malgré son appréciation récente

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érence de presse à Madrid, le 18 juin 2010 (Photo : Pedro Armestre)

[28/06/2010 21:18:32] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international a estimé lundi que la monnaie chinoise restait sous-évaluée malgré son appréciation récente permise par les autorités de Pékin.

“Nous pensons toujours, et c’est une opinion partagée de manière générale au Fonds, que le yuan est sous-évalué”, a déclaré le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, lors d’une conférence de presse à Washington.

“Bien entendu, la réévaluation du yuan va dans la bonne direction, et nous continuons de faire pression en sa faveur, mais il y a beaucoup d’autres déséquilibres [économiques mondiaux] qu’on ne corrigera pas d’une simple modification de taux de change”, a ajouté M. Strauss-Kahn.

La Chine a annoncé le 19 juin avoir décidé de favoriser une plus grande souplesse dans la fluctuation de sa monnaie et de poursuivre la réforme du mécanisme de taux de change du yuan.

Cette décision a été saluée par les Etats-Unis, qui la demandaient depuis longtemps, et le FMI.

Malgré la décision annoncée par les autorités chinoises, le mécanisme de change du yuan reste encadré par Pékin comme c’est le cas depuis 2008 et la décision prise par la banque centrale de Chine d’arrimer la monnaie nationale au dollar.

Depuis le 19 juin, la banque centrale a néanmoins relevé graduellement le cours pivot autour duquel le yuan est autorisé à fluctuer dans une certaine marge, en tenant compte de l’évolution du marché. Celui-ci a ainsi été fixé lundi à 6,7890 yuans pour un dollar, son niveau le plus haut par rapport au billet vert depuis juillet 2005.

La Chine a redit samedi qu’elle ne céderait pas aux pressions des membres du G20 qui lui demandent de laisser le yuan flotter librement pour s’apprécier.

Les parlementaires américains accusent la Chine d’être responsable du déficit commercial colossal des Etats-Unis (auquel elle contribue fortement) en manipulant sciemment sa monnaie pour favoriser ses exportations, ce que Pékin dément avec véhémence.

Renvoyant les Etats-Unis à leurs responsabilités, M. Strauss-Kahn a déclaré que “même une forte réévaluation [du yuan ne résoudrait] pas tous les déséquilibres, loin de là”.

Quant au fait de savoir si le yuan devait être pris en compte dans la détermination de la valeur des droits de tirages spéciaux (DTS), la monnaie de réserve du FMI, M. Strauss-Kahn a estimé que cela serait “très difficile […] avant que le yuan soit véritablement valorisé par le marché ou qu’il flotte librement, d’une manière ou d’une autre, sur le marché des changes”.

“Mais le plus tôt sera le mieux, a ajouté M. Strauss-Kahn parce que, avec le temps, il y aura de plus en plus de raisons d’introduire d’autres monnaies dans le panier des DTS”.

Le FMI détermine la valeur de cette monnaie internationale sur la base d’un panier de devises constitué à l’heure actuelle du dollar, de l’euro, de la livre britannique et du yen.