Dans deux jours, la Belgique assurera la présidence de l’Union européenne, pour un mandat rotatif de 6 mois. Il s’agit de la 12ème présidence belge depuis la création de la communauté économique européenne en 1957.
En prévision de cet évènement, MM. Adrianus Koetsenruijter, chef de la délégation de l’Union européenne, et Thomas Antoine, ambassadeur de Belgique en Tunisie, ont tenu une conférence de presse pour donner d’amples éclairages sur les priorités de cette présidence en Europe et en Tunisie.
La présidence belge, qui intervient après celle de l’Espagne et avant celle de la Hongrie, vient consacrer la cohérence et l’harmonie des stratégies engagées par les pays membres qui se relayent à la présidence. L’époque où chaque présidence menait sa propre politique européenne est bien révolue.
Le Traité de Lisbonne, entré en vigueur le 1er décembre 2009, a apporté plusieurs changements d’envergure dont une meilleure articulation entre les différents volets de la politique extérieure de l’UE (diplomatie, sécurité, commerce, développement, aide humanitaire, négociations internationales). Autres nouveautés : la création des postes du président du Conseil européen, du Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité et du vice-président de la Commission.
Et pour ne rien oublier, le Traité a également mis fin à la participation de la présidence tournante du Conseil à la représentation extérieure de l’UE dans les pays tiers et auprès des organisations internationales. A titre indicatif, les délégations de la Commission européenne sont devenues les Délégations de l’Union européenne, représentant l’UE dans tous ses aspects.
Concernant les relations Tunisie-UE, elles seront marquées, au cours des six prochains mois, par les négociations sur le Statut avancé, statut se situant entre celui d’associé et de membre de l’UE. Il va se traduire par un raffermissement de la coopération à tous les niveaux, notamment en matière de politique étrangère.
Un groupe ad hoc a été mis en place, depuis le mois de mai dernier, pour faire avancer les négociations au triple niveau politique, économique et scientifique/humain.
Au nombre des autres dossiers qui seront examinés au cours de ce mandat, figure également la relance des négociations sur la libéralisation des échanges des produits agricoles et des services.
Ce mandat sera marqué par l’ouverture des négociations sur le transport aérien (libéralisation du ciel tunisien ou Open sky).
Quant aux priorités de la présidence belge pour l’Europe, elles s’articuleront autour de six axes.
Dans le domaine socioéconomique, il s’agit de relancer la croissance génératrice d’emplois et de l’inscrire dans la durée.
En matière d’environnement, l’accent sera mis sur le passage à une économie verte et la coordination des positions européennes concernant la lutte contre le réchauffement du climat et la protection de la biodiversité en vue des grandes conférences sur la biodiversité à Nagoya (Japon) et sur le climat à Cancún.
Au chapitre des libertés, sécurité et justice (programme de Stockholm), un intérêt particulier sera porté à l’approfondissement de ces valeurs, à l’uniformisation de la procédure d’asile, à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, à l’immigration illégale et la traite des êtres humains.
S’agissant des relations extérieures, la présidence belge sera marquée par la mise en place du service européen d’action extérieure, lutte contre le protectionnisme et appui au cycle de Doha. Elle appuiera, parallèlement aux efforts qui seront développés, le rôle de l’UE en tant qu’acteur pour la paix, la sécurité et la promotion des droits de l’homme.
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