Etats-Unis : Tesla, start-up de la voiture électrique glamour, entre en Bourse

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és de Tesla discutent au siège du constructeur automobile américain à Palo Alto, le 20 mai 2010 (Photo : Justin Sullivan)

[29/06/2010 18:03:00] NEW YORK (AFP) Le petit constructeur automobile américain Tesla a fait une entrée remarquée en Bourse mardi, pariant sur l’envol du marché des voitures électriques en dépit des pertes accumulées depuis 2003 par ce fabricant de cabriolets prisés de George Clooney.

Tesla a mis sur le marché 13,3 millions d’actions, représentant au total 226 millions de dollars, dont 200 millions lui reviennent directement.

Signe de l’intérêt des investisseurs, le titre bondissait de 7,35% à 18,25 dollars vers 16H15 GMT, moins d’une heure après le début de la cotation à la Bourse électronique Nasdaq.

Le prix d’introduction, 17 dollars, était déjà supérieur aux attentes les plus optimistes de la société.

“Tesla Motors symbolise le futur des véhicules motorisés, qui allient style et performance à l’innovation et aux technologies propres, et des procédés industriels tournés vers l’avenir”, s’est réjoui le vice-président du Nasdaq Bruce Aust.

La société, créée en 2003, est le premier constructeur automobile à entrer en Bourse aux Etats-Unis depuis les années 1950.

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Le logo de Tesla sur une jante (Photo : Justin Sullivan)

Nommée en hommage à l’inventeur croate Nikola Tesla, pionnier de l’électricité, elle n’a jamais été bénéficiaire, mais sa première création, le cabriolet Tesla Roadster, se veut le seul véhicule tout électrique adapté à l’autoroute. Il peut parcourir près de 400 km en une seule charge.

Tesla prévoit de sortir en 2012 une berline un peu plus économique, qui devrait coûter quelque 50.000 dollars.

“C’est un peu un référendum sur le futur des voitures électriques”, estime John O’Dell, du cabinet spécialisé Edmunds.

Mais “c’est plus un vote de confiance dans Tesla et dans la personnalité” de son jeune patron Elon Musk, “que dans la capacité générale des start-up à s’imposer dans l’arène automobile”, explique-t-il à l’AFP.

M. Musk, 38 ans, s’est fait un nom dans le monde de la technologie en créant plusieurs sociétés, dont PayPal, revendues au prix fort.

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électrique Model S de Tesla, le 20 mai 2010 au siège du constructeur à Palo Alto (Photo : Stan Honda)

Il est parvenu à donner une image glamour à Tesla: parmi le millier de clients de son Roadster –qui coûte 100.000 dollars– figurent le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger et l’acteur George Clooney.

“Les gens doivent reconnaître que si nous fabriquions seulement le Roadster, nous serions une société rentable, mais nous sommes en phase d’expansion massive”, a assuré M. Musk, plusieurs boutons de sa chemise ouverts, interviewé en direct à Times Square, à New York, sur la chaîne CNBC.

“Nous sommes en train de multiplier nos volumes par 30 ou 40. C’est impossible d’être rentable avec un tel niveau de croissance”, a-t-il indiqué.

Au 31 mars, Tesla avait accumulé 290 millions de dollars de pertes. Et le constructeur a prévenu les investisseurs: il prévoit une augmentation de ses pertes et une baisse de ses ventes, en attendant le lancement de sa berline.

Dans ce contexte, les 200 millions levés en Bourse “représentent une somme dont il a désespérément besoin”, note John O’Dell.

Le groupe bénéficie du soutien du géant japonais Toyota, qui a acheté pour 50 millions de dollars d’actions, mais aussi du gouvernement américain. Il a obtenu un prêt à long terme de 465 millions de dollars du département de l’Energie.

Mais pour Douglas McIntyre, du site financier 247wallst.com, Tesla “se positionne sur un marché trop étroit pour réussir”, d’autant que les grands constructeurs comme General Motors lancent leurs propres modèles.

“Même avec l’argent de son entrée en Bourse, il ne peut construire que quelques milliers de véhicules. (…) il n’aura pas assez de concessionnaires pour distribuer ses voitures au-delà des grandes villes”, a estimé l’analyste.