épercutée sur le menu d’un restaurant de Caen, le 22 juillet 2009 (Photo : Mychele Daniau) |
[30/06/2010 17:12:03] PARIS (AFP) Un an après la baisse de la TVA dans la restauration, gouvernement et restaurateurs se sont félicités mercredi de la mise en place de cette mesure, alors que les syndicats de salariés étaient beaucoup plus mitigés.
Il y a un an, la TVA passait de 19,6 à 5,5% dans tous les restaurants et les professionnels promettaient baisses de prix immédiates, création d’emploi dans les deux ans et augmentation de salaires.
Un an plus tard, et alors que la mesure est toujours jugée très coûteuse par rapport à son efficacité, le secrétaire d’Etat au Commerce et les professionnels ont listé ses effets positifs. Les syndicats de salariés se sont montrés plus mitigés.
“En matière d’emploi et en matière sociale, c’est un carton plein”, s’est réjoui le secrétaire d’Etat au Commerce, Hervé Novelli, chargé de la restauration.
Il y a “un effet TVA indéniable sur l’emploi”, selon M. Novelli puisque l’hôtellerie restauration a créé 21.700 emplois nets (entre juillet 2009 et mars 2010), –soit “la plus forte progression tous secteurs confondus”–, alors que le secteur en avait détruit 7.000 en 2008 et autant au 1er semestre 2009.
M. Novelli a fait valoir aussi que de nombreux emplois avaient été sauvés, puisque ce secteur a enregistré “un recul de 17%” des défaillances d’entreprises. “Plusieurs dizaines de milliers d’emplois” ont sans doute été préservés, soulignent les professionnels, mais aussi le gouvernement, et des syndicats, comme la CFTC et de la CFE-CGC.
Le secrétaire d’Etat s’est montré optimiste au vue des intentions d’embauche dans le secteur. Elles devraient permettre de créer in fine plus que les 20.000 emplois supplémentaires promis sur deux ans par la profession.
L’accord social signé en décembre pour les salariés de la restauration à table (hausse de salaires, jours de congés, “primeTVA”), a également été mis en avant. Il représente un milliard d’euros reversés au personnel par les restaurateurs, sur les 2,35 milliards d’euros reçus par la profession.
Représentant la CFE-CGC, Didier Chastrusse dresse un bilan plus “mitigé”. D’une part, parce que l’accord ne concerne pas les 100.000 salariés de la restauration rapide, où les négociations sont au point mort. Le gouvernement a appelé solennellement à la reprise des négociations avant la fin septembre.
En outre, tout comme Michel Jeanpierre de la CFTC, M. Chastrusse “préfère attendre fin juillet” et vérifier que la “prime TVA” a bien été payée pour dresser un bilan plus fin.
La CGT estime qu'”en matière d’emploi, de prix et d’investissement, on est loin des objectifs affichés par le gouvernement” et elle revendique “la mise en place de contrôles, et le cas échéant, de sanctions pour les employeurs qui ne respectent pas leurs engagements”, selon un communiqué.
La baisse des prix n’a été que “partiellement appliquée”, reconnaît M. Novelli. -1,3% selon l’Insee, mais la TVA a aussi permis de limiter l’inflation, et donc l’effet sur les prix est plutôt de 2,5%, explique-t-il citant une étude du Trésor.
Très désunie et décriée, la profession compte s’appuyer sur ce bilan pour redorer son image. Une campagne de communication est prévue en septembre, notamment pour attirer des jeunes vers le secteur.
Et le secrétaire d’Etat souhaite que la semaine “tous au restaurant”, initiée en juin par Alain Ducasse, soit pérennisée.