à Paris (Photo : Mehdi Fedouach) |
[01/07/2010 04:59:51] PARIS (AFP) La présidente du Medef, Laurence Parisot, seule en lice pour l’élection à la tête du mouvement patronal, devrait sans surprise être réélue jeudi pour un dernier mandat de trois ans.
Ce scrutin n’est plus qu’une formalité pour la patronne des patrons, adoubée fin mai à l’unanimité par le conseil exécutif du Medef.
Si sa réélection ne fait aucun doute, son action à la tête du Medef a pourtant suscité en début d’année de nombreuses critiques.
“Quand les gens en France n’ont pas fait un bon mandat, ils veulent généralement en faire un second”, ironisait encore récemment Denis Kessler, PDG de Scor et ancien vice-président du Medef, plaidant pour une refondation patronale.
Plusieurs détracteurs ont notamment critiqué la gestion trop personnelle, selon eux, de Mme Parisot, à l’origine en partie de la démission de deux directeurs généraux et le départ du Medef fin décembre d’une fédération (l’Ania, agroalimentaire).
“Certains lui ont reproché d’être trop présente, mais pendant la crise, il fallait un président qui tienne la route”, rétorque le président du Medef Auvergne, Hugues-Arnaud Mayer.
Depuis cinq ans, le Medef n’a “jamais cessé de défendre les intérêts des entreprises et l?espace du paritarisme”, fait valoir Laurence Parisot sur son blog de campagne qui, depuis sa mise en ligne début mars, n’a récolté que 30 commentaires. Elle se targue aussi d’avoir “métamorphosé l’image du patronat” et contribué à instaurer un code éthique pour encadrer les rémunérations des dirigeants.
Son élection en 2005 à la tête du mouvement patronal avait symbolisé la victoire des services face à l’industrie, notamment face au patronat de la métallurgie (UIMM), traditionnel faiseur de rois au Medef.
“Il n’y aura pas de consignes de vote +anti-Parisot+”, confie à l’AFP un membre du conseil exécutif, s’attendant à “un renouvellement paisible”. “On l’a soutenue comme un seul homme lors du conseil exécutif, c’est un signal fort après les remous qui ont pu agiter récemment le Medef”, souligne aussi un représentant d’une fédération industrielle. “On a une candidate, il faut tous être derrière elle”, ajoute-t-il.
De nombreuses entreprises ont jugé les préoccupations “sociétales” du Medef trop éloignées des leurs pendant la crise.
Laurence Parisot n’a pourtant jamais dérogé au credo libéral du mouvement. Elle a ainsi joué un rôle prépondérant dans la réforme de la taxe professionnelle et contribué au report sine die de la “taxe carbone” qui devait s’appliquer aux entreprises à partir du 1er juillet 2010.
Côté social, Mme Parisot aura signé pendant son premier mandat un nombre record d’accords interprofessionnels avec les syndicats.
Parmi les plus marquants: celui sur la modernisation du marché du travail, en janvier 2008. Censé instaurer un début de “flexisécurité à la française”, il facilite les ruptures du contrat de travail pour les employeurs, en échange de garanties pour les salariés contre les aléas de leur vie professionnelle.
Laurence Parisot s’est récemment satisfaite du relèvement “des bornes d’âge de départ à la retraite” annoncé par le gouvernement, mais a mis en garde contre des mesures pouvant pénaliser les entreprises. La présidente du Medef a d’ores et déjà fait de la “compétitivité” sa priorité pour son second mandat. Elle entend notamment réfléchir aux moyens de réduire les déficits et développer l’entrepreunariat en France.