Enchères : la place de Paris a le sourire après un semestre dynamique

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ête” de Modigliani, vendue aux enchères par Christie’s à Paris le 14 juin 2010 (Photo : Miguel Medina)

[01/07/2010 09:42:24] PARIS (AFP) Les principales maisons d’enchères à Paris affichent toutes leur satisfaction en cette fin de premier semestre 2010, la place de Paris ayant démontré qu’elle avait sa carte à jouer dans un marché de l’art très mondialisé.

Christie’s France fait valoir qu’elle reste numéro un à Paris avec un montant de ventes de 94,5 millions d’euros au premier semestre. La maison d’enchères détenue par François Pinault avait connu un premier semestre 2009 exceptionnel (387,9 millions d’euros) grâce à la dispersion de la collection Yves Saint Laurent/Pierre Bergé. Sans elle, ses ventes au premier semestre 2009 étaient de 45,4 millions d’euros.

Avec la “Tête” d’Amedeo Modigliani, adjugée 43,2 millions d’euros le 14 juin, Christie’s souligne qu’elle détient “le record absolu pour la vente d’une oeuvre d’art en France”.

“Notre force, c’est de parvenir à vendre à Paris des oeuvres de première qualité”, déclare François de Ricqlès, le président de Christie’s France, interrogé par l’AFP. “Nous oeuvrons à faire de Paris une place capable de rivaliser avec Londres et New York”, ajoute-t-il.

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épinglé”, une lithographie d’Auguste Renoir, vendue aux enchères par Sotheby’s à Paris le 29 juin 2010 (Photo : Bertrand Guay)

Sa grande rivale Sotheby’s France met en avant la progression de 87% du montant de ses ventes pour les six premiers mois de l’année 2010, à 87 millions d’euros contre 46,6 millions d’euros un an plus tôt.

“C’est notre meilleur premier semestre depuis l’arrivée de Sotheby’s en France en 2001”, a souligné Guillaume Cerutti, président de Sotheby’s France.

“Sotheby’s récolte le fruit de sa stratégie depuis un an qui consiste à se montrer plus sélective sur les oeuvres présentées, avec une grande attention portée à leur provenance”, déclare M. Cerutti. “Simultanément, nous travaillons à faire des estimations justes et raisonnables”, a-t-il ajouté.

Sotheby’s a toutefois préféré vendre à Londres le fleuron du coffre du marchand d’art d’Ambroise Vollard: le tableau “Arbres à Collioure” d’André Derain a été adjugé pour 16,3 millions de livres (19,5 millions d’euros) le 22 juin. Le reste du coffre (139 pièces) a été vendu mercredi à Paris pour 3,55 millions d’euros.

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é Derain “Arbres à Collioure”, exposé à Londres le 11 juin 2010 avant sa vente par Sotheby’s le 22 juin (Photo : Ben Stansall)

La maison d’enchères Artcurial Briest-Poulain-F.Tajan a conforté sa place de numéro trois du marché, avec des ventes de 47,5 millions d’euros, en hausse de 20% par rapport au premier semestre 2009 (à périmètre comparable). Elle a notamment vendu pour 2,28 millions d’euros un mobile de Calder ayant appartenu à l’homme de théâtre Jean Vilar.

“Dans cette période de grande tourmente pour la finance mondiale, l’art apparaît plus que jamais comme une valeur refuge, avec pour conséquence une sélectivité accrue du marché”, considèrent dans un communiqué Francis Briest et François Tajan, coprésidents de cette maison d’enchères française, dont la famille Dassault est actionnaire.

Satisfaction également du côté de la maison d’enchères française Piasa qui affiche au premier semestre un produit de 27,75 millions d’euros, en hausse de 58% par rapport aux six premiers mois de 2009 (17,55 millions).

Piasa, qui vend à l’Hôtel Drouot, a notamment dispersé en mars la collection Daniel Carasso pour 9,1 millions d’euros.

Globalement, le produit de Drouot, qui regroupe 72 sociétés de ventes volontaires et 110 commissaires-priseurs, a progressé de 14% par rapport aux six premiers mois de 2009, à 244 millions d’euros.