éenne (BCE), le 28 juin 2005 à Francfort (Photo : John Macdougall) |
[01/07/2010 16:05:37] FRANCFORT (AFP) Le système bancaire européen a affiché une certaine solidité jeudi lors du remboursement d’un prêt gigantesque à la BCE contracté il y a un an, estiment des économistes.
La Banque centrale européenne devait absorber plus de 442 milliards d’euros de liquidités prêtées à plus de 1.000 banques il y a un an, mesure exceptionnelle prise dans le sillage de la faillite de Lehman Brothers pour redonner confiance au secteur.
Interrogée, la BCE n’a pas voulu commenter le déroulement de ce remboursement géant, d’un montant inédit depuis le lancement de l’euro en 1999.
Mais au regard d’une nouvelle opération de refinancement spéciale sur six jours organisée par la BCE pour aider les banques à assurer leur échéance, les économistes et les marchés paraissaient rassurés.
“Le secteur bancaire de la zone euro n’était pas aussi à court de liquidités qu’il y paraissait”, commente Klaus Baader, économiste de la Société Générale.
Au total, 78 banques ont participé à cet appel d’offres et emprunté 111,2 milliards d’euros au taux très avantageux de 1%. C’est la deuxième fois en deux jours que la BCE met à la disposition des banques des facilités d’emprunt: la veille, elles avaient obtenu près de 132 milliards, à rembourser dans trois mois.
Pour Marie Diron de Ernst&Young, le résultat est “légèrement encourageant”.
Les banques ont emprunté un peu plus de 243 milliards d’euros sur les deux opérations, un montant “correspondant aux estimations initiales”, ajoute Luca Cazzulani d’UniCredit.
L’excédent de liquidités sur le marché reste confortable, poursuit l’économiste, suffisamment pour contenir les taux interbancaires largement sous le taux de refinancement de la BCE, fixé à 1% depuis mai 2009.
Les inquiétudes sur l’état du secteur montaient depuis plusieurs semaines déjà. Elles se sont renforcées à l’approche de l’échéance du prêt sur un an.
De nombreuses banques restent fragilisées, en particulier dans les pays en proie à de sévères dérapages budgétaires comme la Grèce, ainsi que l’Espagne, le Portugal ou l’Irlande.
L’institution de Francfort cherche à réduire la dépendance des banques vis à vis d’elle. La mise à disposition de fonds illimités peut avoir des effets pervers pour les établissements et les gouvernements, qui peuvent penser qu’ils pourront toujours s’alimenter en “cash” si besoin au lieu de procéder aux restructurations nécessaires, souligne Elga Bartsch de Morgan Stanley.
Il faudra attendre les résultats des tests de résistance sur les banques européennes, prévus pour juillet, pour en savoir plus, en particulier où se trouvent les les établissements complètement sous perfusion, à condition toutefois que les résultats soient bien publiés.
Ces tests sont censés rendre compte de la capacité de résistance des établissements bancaires à des conditions économiques et financières extrêmes.
“Le résultat de ces tests sera à l’évidence très important (…) En ce moment nous manquons vraiment d’informations sur la santé du secteur bancaire”, juge Marie Diron d’Ernst&Young. Pour elle, ces tests vont révéler un besoin important de restructuration du secteur.