C’était un jour de recrutement
Le jour de recrutement fait suite, selon notre Big Boss, à toute une procédure que le responsable du personnel et l’assistante du PDG sont chargés d’exécuter. D’abord, la publication de l’annonce de recrutement après avoir rédigé le texte et l’avoir présenté au Patron qui ne manque pas d’y introduire sa griffe au grand dam de son chargé de relations publiques, pourtant un as de l’écriture en français, selon le Patron lui-même. Ensuite, les demandes qui arrivent sont réceptionnées et classées par l’assistante du Big Boss. Chaque candidat doit avoir sa chemise kraft sur laquelle sont indiqués son nom et prénom et le poste pour lequel il postule.
De l’ordre et de la clarté, n’est-ce pas ?
Les demandes classées et répertoriées selon les postes sont alors présentées au PDG qui ne manque généralement pas d’en faire une lecture «analysante» du marché de l’emploi, de la politique de la boîte ou encore, dans ces jours de bonheur, même de la politique de notre gouvernement.
Avec son assistante, le PDG convient alors des jours des entretiens avec les candidats. Des fois quand il est «retenu» par les affaires ou les voyages d’affaires ou encore par un événement politique d’affaires, notre Big Boss délègue les dossiers de candidature à quelques cadres supérieurs pour faire le tri et sélectionner les candidats qui seront retenus pour s’entretenir avec le PDG, car aucune personne ne peut être recrutée si elle ne l’est pas par le PDG.
Enfin, le grand jour est arrivé….
Le matin de bonne heure, l’assistante, le chef du personnel, le responsable des relations publiques et des fois le directeur commercial, etc. sont sur-le-pied de guerre ! On va recruter.
Une lettre de convocation a été envoyée aux candidats qui vont défiler d’heure en heure selon le nombre à raison de 4 ou 5 par heure. Tout le monde est prêt et l’assistante vérifie les dossiers, les candidats qui sont déjà là, les copies des CIN, les noms, les boîtes de classement, les chemises de classement.
Sauf que le PDG n’est pas encore là !
Les connaisseurs de notre Big Boss le savent. Il a toujours fait attendre son monde, c’est aussi, dit-il à ses intimes, un outil de pouvoir que de faire sentir à ses subordonnés que c’est lui le Patron, donc le temps est sa propriété.
Ainsi, notre Big Boss ne fait son apparition ce jour là qu’avec au moins une heure de retard et le recrutement commence alors et c’est alors une autre histoire de notre maison.