Les tickets-restos (Edenred) entrent en fanfare en Bourse

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Jacques Stern, PDG d’Endenred, le 8 juin 2010. (Photo : Eric Piermont)

[02/07/2010 14:53:53] PARIS (AFP) La société Edenred, née de la scission du groupe Accor adoptée mardi, a fait une entrée remarquée à la Bourse de Paris vendredi, s’adjugeant, sans surprise, une hausse de plus de 26% en milieu d’après-midi, alors que l’action Accor enregistrait une baisse de près de 5%.

Mardi, les actionnaires ont approuvé la séparation du géant mondial Accor en deux sociétés, l’une conservant le nom et les 4.100 hôtels (Sofitel, Novotel, Mercure, Ibis, HotelF1), l’autre baptisée Edenred reprenant l’activité Services, à savoir essentiellement les Tickets-restaurant.

Vendredi matin, chaque actionnaire a reçu un titre Edenred pour un titre Accor. Pour son premier jour de cotation, Edenred est restée dans le CAC 40 qui comptait donc provisoirement 41 valeurs. Mais, dès lundi, le titre sera retiré du CAC 40 et intégrera un autre indice parisien.

La hausse de l’action Edenred n’est “pas surprenante”, a indiqué à l’AFP Matthias Desmarais, analyste chez Exane BNP Paribas. Le cours fixé jeudi soir par l’opérateur boursier NYSE-Euronext (11,40 euros) était plus bas qu’attendu et “il était logique que le marché s’ajuste”.

Mais les analystes soulignent aussi le potentiel de l’entreprise, leader mondial des titres de services prépayés.

Edenred émet des Tickets-restaurant, Ticket alimentation, ou encore des chèques-cadeau Kadéos et tire également profit des intérêts générés par une importante trésorerie, en moyenne 2 milliards d’euros.

Selon Edenred, il s’écoule en moyenne 8 semaines entre le paiement à l’émetteur d’un titre-restaurant et son remboursement au commerçant qui l’a accepté.

Pour la banque CM-CIC Securities, Edenred “devrait à long terme coupler croissance et rentabilité”, malgré les risques de fluctuation des devises dans les marchés porteurs comme l’Amérique latine ou l’Europe centrale.

Ainsi la dévaluation du Bolivar vénézuélien en janvier a eu un impact négatif de 39 millions d’euros sur les résultats 2009 d’Accor.

Même si l’environnement est “difficile”, selon le courtier Aurel bgc, puisque la montée du chômage réduit le nombre d’utilisateurs, “Edenred est l’activité qui offre le meilleur potentiel de croissance”. Du coup, le courtier recommande de vendre les titres Accor et d’arbitrer en faveur d’Edenred.

De son côté, le titre Accor, une fois défalqué du prix d’introduction d’Edenred et d’un dividende de 1,05 euro versé aux actionnaires, enregistrait la plus forte chute du CAC 40.

“La baisse constatée pour Accor ne me surprend pas: beaucoup se posent des questions sur la santé économique du secteur de l’hôtellerie et trouvent l’occasion de se désengager de cette activité cyclique”, confirme M. Desmarais.

Edenred constitue la plus grosse introduction en Bourse d’une entreprise française depuis 2008, selon NYSE Euronext, sa capitalisation s’élevant vendredi matin à quelque 3,178 milliards d’euros.