L’Union européenne, par la voix de son commissaire à l’Energie, M. Gunter Oettinger, a appuyé l’intégration des marchés d’électricité au Maghreb (Alger, 20 juin 2010).
M. Oettinger, qui participait à une réunion ministérielle des trois pays du Maghreb central (Maroc, Algérie et Tunisie), a déclaré en substance qu’«il est important que les pays du Maghreb réaffirment fortement, aujourd’hui, leur volonté commune de créer un marché maghrébin de l’électricité avec la perspective d’une intégration avec le marché européen».
La réunion a été couronnée par l’adoption d’une déclaration finale et d’un plan d’action pour la période 2010-2015. La Libye et la Mauritanie ont été invitées à rejoindre le projet.
Il faut dire que ce projet d’interconnexions n’est pas nouveau. Les trois pays ont pris l’initiative de construire des lignes d’interconnexion de grande puissance. Il s’agit de toute évidence d’un premier jalon sur la voie de l’édification d’un marché maghrébin de l’électricité.
S’agissant de la Tunisie, elle est totalement engagée dans ce réseau d’interconnexion électrique avec les pays voisins. Elle est reliée par cinq interconnexions à l’Algérie. La plus importante est celle entre Jendouba et El Hajjar. Cette ligne transporte du 400 KV. La connexion avec la Libye est assurée par deux lignes de 220 KV. Un lien avec l’Italie est actuellement en cours de réalisation.
Toute une centrale électrique à cycle combiné à gaz naturel d’une capacité de 1.200 mégawatts sera construite à El Haouaria (au Cap Bon). Les deux tiers de la production seront transportés vers l’Italie.
Cet exemple d’ interconnexion électrique entre les deux rives de la Méditerranée est une étape dans la perspective de l’intégration du marché de l’électricité euro-maghrébin.
Au plan institutionnel, l’ensemble de ces projets d’interconnexion est encadré par deux mécanismes. Le premier, dénommé Medring qui vise à créer, durant la période 2005/2010, la création d’une boucle méditerranéenne de l’électricité. Le second projet, Eltam, a pour objectif de créer, à l’horizon 2010 et 2015, un marché maghrébin de l’électricité d’une capacité variant entre 400 et 500 KV.
Ce marché, qui devrait englober, dans une première phase, cinq pays (Egypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc) sera financé par le Fonds arabe de développement économique et social (FADES) et l’Union européenne.
A cette fin, une convention a été signée, au mois de décembre 2005, entre la Commission européenne, d’une part, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, d’autre part. Cette convention vise à intégrer les trois pays du Maghreb dans le marché énergétique européen. L’Union européenne contribuera à ce projet à hauteur de 5,6 millions d’euros, pour un coût total de 6,2 millions d’euros.
Ce projet régional d’une durée de 3 ans soutiendra en particulier l’harmonisation des normes ainsi que la structure industrielle de ces trois pays.
Pour le business européen, c’est une grosse affaire dans la mesure où elle devrait ouvrir des marchés aux entreprises européennes spécialisées dans la mise au point des normes et la sécurisation des systèmes électriques.