ère de l’Environnement à Paris (Photo : Miguel Medina) |
[06/07/2010 05:16:37] PARIS (AFP) Régulièrement donnée partante de la direction d’Areva, Anne Lauvergeon a finalement été maintenue à la tête du groupe nucléaire public français par le président Nicolas Sarkozy, qui s’épargne ainsi tout risque de polémique dans un climat politique délétère.
Une source proche du dossier a indiqué lundi soir que Mme Lauvergeon gardera son poste de présidente du directoire d’Areva, sur décision de M. Sarkozy.
Des rumeurs de presse avaient régulièrement circulé sur un départ prochain de cette patronne emblématique dont le mandat expire en juin 2011, notamment au moment de l’échec fin décembre du consortium français à décrocher un contrat géant de 20 milliards de dollars à Abou Dhabi. Cet échec avait mis en lumière les problèmes de coordination de la filière nucléaire française, sur fond notamment de divergences entre Anne Lauvergeon et le nouveau patron d’EDF, Henri Proglio.
Nicolas Sarkozy avait alors demandé à l’ex-PDG d’EDF, François Roussely, de rédiger une étude devant donner des pistes à l’Etat sur “l’évolution du nucléaire civil à l’horizon 2030” dans l’Hexagone. Car l’Etat va “mettre de l’ordre” dans la filière, avait assuré le président mi-mars.
érard Mestrallet, patron de GDF Suez, Anne Lauvergeon, présidente d’Areva et Henri Proglio, à la tête d’EDF, le 8 mars 2010 à Paris (Photo : Martin Bureau) |
Le rapport a été remis à l’Elysée mi-mai et classifié secret-défense. Selon le quotidien Les Echos, il proposerait de créer un groupement d’intérêt économique (GIE) regroupant les grands acteurs de l’industrie nucléaire française, qui serait chargé de “défendre les couleurs de la France à l’étranger”.
Le document “donnera lieu à des décisions dans les semaines qui viennent”, avait ensuite annoncé l’Elysée fin mai. “Atomic Anne”, le surnom que lui donnent les Américains, sera donc chargée de mettre en musique ces “décisions” du pouvoir politique.
Le maitien de Mme Lauvergeon à la tête du groupe épargne en tout cas au président tout risque de polémique, dans un climat politique rendu délétère par une accumulation d’affaires impliquant des membres du gouvernement ou de sa majorité.
Outre le contrat raté d’Abou Dhabi, le groupe Areva a subi fin juin un autre revers, avec l’abaissement de sa note par l’agence financière Standard & Poors en raison du retard rencontré sur le chantier du réacteur de 3e génération (EPR) d’Olkiluoto, en Finlande.
ésidente du groupe Areva, le 4 mars 2010 à Paris (Photo : Joel Saget) |
La note de la dette à long terme d’Areva s’établit désormais à BBB+, contre A auparavant. Au total, Areva a déjà dû provisonner 2,7 milliards de dollars dans ses comptes pour ce chantier qui affiche désormais près de quatre ans de retard.
Cependant, au cours des rencontres économiques d’Aix-en-Provence, le week-end dernier, Mme Lauvergeon a indiqué que son groupe, qui construit déjà deux EPR en Chine, était en “négociation avec les Chinois pour des EPR supplémentaires”.
L’EPR d’Olkiluoto, prévu pour démarrer fin 2012, est le premier réacteur de ce type construit dans le monde, avec celui de Flamanville (Manche) – chantier qui connaît lui aussi des retards – dont l’exploitation commerciale est prévue en 2013, et les deux EPR de Taishan en Chine (démarrages prévus en 2013 et 2014).
Le chiffre d’affaires du groupe s’est élevé à 1,94 milliard d’euros sur les trois premiers mois de l’année, en hausse de 6,5% par rapport au premier trimestre de 2009. Le groupe étudie un projet d’ouverture de son capital à hauteur de 15%. Son capital est détenu actuellement à plus de 90% par l’Etat.
Le fonds souverain du Qatar et le groupe japonais Mitsubishi Haevy Industries (MHI) ont fait part de leur intérêt pour une prise de participation chez Areva. Le fonds souverain du Koweit est également