La Tunisie, avec ses partenaires européens, est en phase de préparation de la libéralisation du ciel, prévue pour fin 2011. Parmi les attentes des décideurs tunisiens figurent, entre autres, la conclusion d’accords pour des échanges d’expertises et d’expériences et le placement de personnels naviguant tunisiens dans des compagnies aériennes partenaires. L’Open Sky ou libéralisation du ciel permettrait, bien évidemment, le développement du flux touristique vers notre pays et réduirait les complications d’ordre procédural qui existent aujourd’hui. Les mouvements des avions deviendraient fluides, car il s’agirait pour les compagnies aériennes européennes de tout juste déposer un plan de vol.
Précisons en passant que les droits de trafic entre les Etats sont gérés par des accords bilatéraux, réglementés et limités par les capacités de trafic et les fréquences. Une compagnie aérienne de lignes régulières ne peut arriver à l’improviste et décréter qu’elle a augmenté le nombre de ses fréquences sur un pays ou un autre. Pour les vols charters, c’est différent, la procédure est souple, dès le moment où les TO en coordination avec les compagnies aériennes internationales ou nationales déposent des programmes de vol, ils sont autorisés à opérer dans un pays ou un autre. La libéralisation du ciel démocratisera les pratiques et harmonisera les procédures. En ce qui nous concerne, elle œuvrerait au développement du transport aérien, et au désengagement progressif de l’Etat.
Pas de danger pour la compagnie nationale, elle y est préparée. Il a fallu préparer l’activité régulière et mettre en place une tarification avantageuse afin d’avoir une dynamique au niveau de l’offre. Aujourd’hui, c’est fait. Le low cost qui se développera grâce à la libéralisation du ciel n’effraie plus Tunisair. Ali Miaoui, ex-directeur central du produit, aujourd’hui représentant général en France, avait déclaré, il y a une année, que le fait de diminuer le poids du charter met Tunisair à l’abri du danger. «L’ouverture du ciel nous faisait peur il y a deux ans. Aujourd’hui, on y est préparé», avait-il affirmé.
La concurrence sera rude car la Tunisie, c’est un pays touristiquement développé et son ciel est convoité par nombre de compagnies européennes qui, bien entendu, désirent opérer sur des lignes bénéficiaires, ce qui est son cas. Un avantage important pour nos compagnies, cependant, la libéralisation du ciel et la concrétisation des accords avec l’Europe leur permettrait de conquérir de nouveaux marchés et en particulier ceux des pays de l’Est qui ont rejoint le giron de l’Union européenne.
Enfidha, pour gérer la surcapacité engendrée par la libéralisation
L’aéroport Enfidha aura un rôle très important à jouer dans la gestion de la surcapacité du trafic sur la Tunisie dès l’entrée en vigueur effective de la libéralisation aérienne d’ici une année. Cet aéroport, dont les travaux de construction sont achevés, a démarré ses activités avant la date prévue au mois de novembre 2009. Cet aéroport considéré comme étant le plus grand aéroport d’Afrique et le mieux avancé technologiquement pour tout ce qui concerne la navigation aérienne, représenterait un grand atout pour la Tunisie. Il soulagerait le trafic de l’aéroport international de Monastir-Bourguiba et celui de Tunis-Carthage, arrivés aujourd’hui à la limite de leur extensibilité.
Cet aéroport, qui n’a pas été encore inauguré officiellement, est voué à un grand avenir. A ce jour, le trafic y évolue progressivement. A son démarrage, on enregistrait entre 30 et 40 mouvements/jour dont 12 à 18 assurés par des compagnies tunisiennes. D’ici la fin de la saison, on atteindra une moyenne de 60 mouvements et plus par jour. Pour l’instant, il s’agit tout juste de vols charters. Le groupe turc TAV en partenariat avec les autorités tunisiennes s’est lancé dans des campagnes de communication et de marketing pour faire connaître l’aéroport à l’international. Dernière action, une participation au salon de l’aéronautique de Dubaï.
L’aéroport Ennfidha, outre le fait de générer de l’embauche en suscitant différentes activités œuvrera à renforcer la dynamique économique de la région. Sa proximité des stations balnéaires de Hammamet, de Sousse et de Nabeul, ainsi que de Monastir, représente un atout indéniable sans oublier le fait qu’il jouxte la zone logistique d’Enfidha.
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