Elle s’allume pour le travail et croit à la dynamique de groupe. Pour sûr qu’elle est née sous un signe de feu car elle s’enflamme pour tout ce qu’elle entreprend. Elle est habitée par l’esprit du challenge et possède le mental du succès. Sa réussite semble aller de soi. Quoi de plus naturel, Sihem veut, Dieu veut.
Sa trajectoire dans la vie porte l’empreinte de sa forte individualité. Le culte du succès est en elle. Réussir ou rien. Sihem Belkodja est habituée au dépassement de soi. Dans sa jeunesse, elle a pratiqué diverses disciplines à un niveau poussé de compétition. Il n’y a pas à dire cela vous forge un caractère et vous cultive un charisme. Elle le reconnait, avec beaucoup d’humilité, avec son sourire en coin qui lui donne un minois d’enfer. Irrésistible de charme et de sensibilité !
Toujours à la manœuvre
Il n’y a pas de doute, son itinéraire professionnel, donne du relief à la libération de la femme, en général. Elle est sur tous les fronts. On la voit debout, toujours à la manœuvre, qui fait face, vaille que vaille. C’est à n’en pas douter, une figure de proue. A côté de Sihem, Kate Winslet fait figure de gourde. Contrairement à «Rose» (nom de K Winslet dans le film) Sihem, sur le pont du Titanic, ne se serait pas contentée de lever les bras au ciel, d’impuissance. On la croit capable de faire fondre le «Glaçon» par le feu de ses yeux de braise. Son mix de mordant et de talent la fait ressembler à ce «sucre d’orge» de Jane fonda et à ce bout de chou de Liza Minelli.
Viens voir les comédiens, voir les musiciens, voir les magiciens
Elle officie dans ce qu’elle a élevé au rang d’académie des arts, à savoir Ness EL Fen, ses divers espaces où elle enseigne la danse, car Sihem est d’abord chorégraphe, mais également la photo et d’autres disciplines liées au cinéma. Cet endroit magique est un vivier de compétences et de talents. Elle y fait régner une ambiance studieuse, tout le monde s’active. Elle le régente sans toucher à rien car elle a intronisé une équipe en or, qui s’emploie à faire fonctionner l’ensemble. Elle fait travailler ses collaborateurs sans les épuiser. Cela fait que l’enthousiasme de l’équipe est toujours débordant.
Le printemps de la Danse
C’est cette ambiance qu’elle fait valoir pendant le festival de la danse dont elle est le directeur technique. Depuis neuf ans, à la première semaine du mois de mai, son festival démarre avec la saison du muguet. Ce qu’elle fait pendant cette parenthèse endiablée est proprement merveilleux, elle amène un deuxième printemps. Elle a élevé la Bonbonnière (Théâtre municipal) et le «quatrième art» au rang de scènes de Broadway, car elle y fait se produire les plus grandes compagnies du monde.
Doc à Tunis, «la voix du regard»
Ce sentiment de bien aller, Well going disent les Anglais, elle le perpétue lors du festival du film documentaire, lequel, sous sa direction artistique, en est à sa cinquième édition. A l’issue de chaque projection, les réalisateurs viennent à la rencontre du public pour un full contact. En général, ils donnent lieu à des débats, passionnels et passionnés, et à des échanges extrêmement fructueux. «La voix du regard», ce slogan merveilleux y trouve toute son expression et son plein sens.
Mode et Fashion
Cette truculence ressort également de ce troisième festival, celui de la création en couture en fusion avec les IT et l’infographie. Cette manifestation se déroule à l’Acropolium. Sur plusieurs jours, elle met le feu aux podiums et parvient à mettre en compétition des créateurs internationaux. C’est un hymne à l’innovation et au chic. L’imagination et l’audace grâce à elle.
Le culte du beau et de la grâce
Invariablement et inlassablement, elle signe d’une griffe d’esthétisme à tout ce qu’elle accomplit. En feuilletant les catalogues qu’elle édite lors de ses diverses manifestations et en examinant les différents thèmes qu’elle sélectionne pour orienter chaque rencontre, on ne peut s’empêcher de penser que Sihem est capable d’ajouter de la grâce à ce qui est déjà beau. En face de son desk, dans son bureau, à hauteur des yeux, quand elle lève le regard, elle a en face d’elle un photomontage tout d’espièglerie qui donne le tempo de ses échappées créatrices. On peut en effet admirer des «clichés» accolés de manière malicieuse où le teigneux Alfred Hitchcok se trouve en des figures de danse du ventre. Exceptionnel de génie et de dérision !