à Paris le 19 mars 2010 (Photo : Loic Venance) |
[08/07/2010 12:42:08] PARIS (AFP) La Poste présente encore des “faiblesses” en matière de qualité de service ou de rentabilité qui pourraient handicaper sa compétitivité, alors que le marché s’ouvre totalement à la concurrence européenne en janvier, selon un rapport publié jeudi par la Cour des Comptes.
“La Cour a souhaité mettre l’accent dans son rapport sur deux insuffisances persistantes: la qualité du service d’une part, la réduction des coûts d’autre part”, a indiqué le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, lors d’une conférence de presse.
Il a souligné que la forte baisse du volume des courriers depuis 2008, en raison de l’explosion des échanges via internet, va provoquer une forte perte de revenus, alors que le courrier ordinaire (moins de 50 grammes) sera libéralisé le 1er janvier 2011.
La Cour des comptes demande d’ailleurs à La Poste, qui prévoit une baisse de 30% du volume d’ici 2015, d’envisager une chute plus brutale, de 40%.
“La qualité du service rendu doit sensiblement progresser au cours des prochaines années”, a plaidé M. Migaud, qu’il s’agisse des délais de livraison ou de l’accueil dans les bureaux de poste.
La Cour des comptes souligne ainsi que la livraison en 24 heures d’un pli, assurée aujourd’hui dans 85% des cas, constitue une performance “inférieure à celle des grandes Postes européennes”.
Appelant La Poste à “surmonter (ses) faiblesses”, la Cour suggère que la livraison en un jour devienne la norme pour 95% des destinations ne requérant pas de transport aérien.
Les Sages conseillent par ailleurs à La Poste de retarder l’heure de la levée, fixée jusqu’ici à 13H00 dans 120.000 des 147.000 boîtes jaunes, et de multiplier les partenariats avec des commerçants, alors que le législateur oblige l’opérateur à maintenir 17.000 “points de contact” sur tout le territoire.
La Cour a aussi appelé La Poste à “étendre” les mesures prises pour réduire les temps d’attente dans les bureaux de poste.
Enfin, sur l’emploi, prenant acte de la volonté de La Poste de ne remplacer qu’un départ à la retraite sur trois, voire sur quatre, M. Migaud a estimé qu’il y avait des “marges de réduction des coûts importantes” à réaliser “dans les fonctions support et d’encadrement, qui demeurent (…) trop développées”.