Ravitailleurs : Airbus a soumis sa proposition au Pentagone

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èse fournie par EADS montrant son projet d’avion ravitailleur.

[08/07/2010 17:41:33] ARLINGTON (AFP) L’avionneur européen Airbus a soumis jeudi au Pentagone sa proposition pour le méga-contrat de 35 milliards de dollars pour la fourniture de 179 avions ravitailleurs à l’armée de l’Air américaine, a annoncé EADS North America, filiale de la maison-mère EADS.

Airbus, qui est en concurrence avec l’américain Boeing pour cet énorme contrat, a présenté “deux exemplaires d’une proposition de plus de 8.000 pages”, a déclaré le président d’EADS North America Ralph Crosby, lors d’un déjeuner de presse au siège de la filiale américaine à Arlington, en banlieue de Washington.

Airbus, qui avait demandé et obtenu un délai de 60 jours après que son ancien partenaire Northrop Grumman eut renoncé à s’associer au projet, a devancé de 24 heures l’heure limite de la remise de cette proposition.

Son concurrent Boeing devrait remettre sa proposition vendredi.

“Nous ne savons pas ce qu’ils vont proposer, mais ils n’auront pas les heures de vol” déjà accumulées par l’appareil Airbus, a souligné M. Crosby.

Le futur ravitailleur d’Airbus, baptisé KC-45, sera basé sur un modèle qui a déjà été commandé par d’autres pays et qui a accumulé 650 heures de vol.

L’armée de l’Air doit faire son choix à la mi-novembre.

Le KC-45 est une version modifiée de l’A330, plus grande que le 767 modifié que devrait proposer Boeing, et donc plus gourmand en carburant.

“Des questions de prix se posent”, a concédé la direction d’EADS North America, mais “ce qu’on obtient par litre de carburant”, autrement dit les performances de l’appareil, va plus loin avec l’appareil européen qu’avec son concurrent américain, a assuré M. Crosby. “Nous faisons une vraie proposition en valeur”.

M. Crosby a également mis en avant 48.000 emplois qu’Airbus, partenaire de 200 sociétés américaines dans cette entreprise, prévoit de créer aux Etats-Unis, notamment dans l’usine d’assemblage de Mobile (Alabama, sud), faisant valoir qu’il s’agit d’une aubaine pour une région à l’économie ravagée par la marée noire.

Les propositions d’Airbus et Boeing vont désormais faire l’objet d’un examen très approfondi pendant environ trois mois, une période durant laquelle les avionneurs s’attendent à devoir répondre à des centaines de questions, et accueillir des visites des spécialistes du Pentagone dans leurs sites.

Le Pentagone devrait annoncer son choix vers la mi-novembre, pour peut-être mettre un point final à une saga qui dure depuis le début de la décennie.

Alors que cette flotte est de plus en plus obsolète, puisqu’elle remonte aux années 1950, le Pentagone avait accordé le contrat pour la renouveler en 2003 à Boeing, avant annulation pour conflit d’intérêt. Lors d’un deuxième appel d’offres, Airbus avait remporté la mise avec Northrop Grumman en 2008, mais cette décision avait été annulée quelques mois plus tard, les propositions ayant apparemment été évaluées de façon incorrecte.