Chine : les réseaux sociaux sont un défi pour la sécurité de l’Etat

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évrier 2010 à Pékin (Photo : Frederic J. Brown)

[09/07/2010 05:27:27] PEKIN (AFP) Les réseaux sociaux, comme Facebook, représentent un défi pour la sécurité nationale de la Chine et un “outil de subversion politique” des pays occidentaux, Etats-Unis en tête, estime un rapport du plus important centre de recherches du pays asiatique.

Dans son rapport annuel sur le développement des nouveaux médias en Chine, publié cette semaine, l’Académie des sciences sociales de Chine (CASS), qui dépend du gouvernement, juge dans un des articles que “les réseaux sociaux sont devenus un outil de subversion politique des pays occidentaux, dont les Etats-Unis”, citant l’exemple du Xinjiang.

Les autorités chinoises avaient suspendu l’internet il y a plus d’un an au Xinjiang, dans le nord-ouest musulman après de sanglantes émeutes interethniques, les Ouïghours — minorité musulmane et de langue turque — ayant été accusés d’utiliser ce type de communication pour organiser leurs manifestations.

Selon les auteurs de l’article du rapport de la CASS, lors de ces émeutes, “Facebook est vraisemblablement devenu le point de ralliement des organisations indépendantistes du Xinjiang à l’étranger”.

Par conséquent, pour eux, “face à la popularité des sites de réseaux sociaux”, il est “impératif de renforcer le contrôle de ces sites” pour la Chine et de “prêter une grande attention aux risques potentiels et aux dangers latents”.

Fin 2009, les réseaux sociaux étaient utilisés par 176 millions d’internautes en Chine, majoritairement des jeunes, entre 20 et 29 ans, selon les chiffres officiels.

Si Facebook est bloqué en Chine, des versions chinoises, comme Kaixin, se sont rapidement développées depuis 2008, souligne le rapport.

Dans un autre article, consacré à l’affaire Google, le rapport accuse le géant américain d’être lié aux services de renseignements américains et Washington d’utiliser l’internet pour renforcer son hégémonie.

La Chine compte plus de 400 millions d’internautes, ce qui la place au premier rang mondial. Elle censure internet sur lequel elle exerce une surveillance étroite, l’expurgeant notamment des contenus politiques ou pornographiques.