Allemagne : pour Christine Lagarde, le plan de rigueur suffira à réduire les déficits

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à Paris le 5 juillet 2010 (Photo : Eric Piermont)

[09/07/2010 07:32:51] BERLIN (AFP) La ministre française de l’Economie Christine Lagarde juge vendredi, dans un journal allemand, que Berlin n’aura pas besoin d’économiser plus que les 80 milliards d’euros prévus sur quatre ans, mais souligne que le plan de rigueur allemand repose sur des hypothèses à vérifier.

Mme Lagarde a déclaré dans un entretien au quotidien économique Handelsblatt avoir “une absolue confiance en Wolfgang Schäuble”, son homologue allemand aux Finances, pour réaliser les objectifs allemands de réduction des déficits. “A mon avis, ce ne sera pas utile d’économiser au-delà” de ce que Berlin a déjà prévu, a-t-elle estimé.

Le conseil des ministres allemands a adopté cette semaine les grandes lignes d’un plan de rigueur qui doit permettre au pays de redresser ses finances publiques mises à mal par la crise. Mais plusieurs éléments de ce plan sont loin d’être acquis, par exemple un nouvel impôt pour les opérateurs de centrales nucléaires.

“Le plan d’austérité allemand repose sur des hypothèses qui doivent encore être vérifiées”, a également reconnu la ministre française.

“Par exemple, le gouvernement allemand a prévu 2 milliards d’euros de recettes d’une taxe sur les transactions financières, mais je ne suis pas sûre qu’il y ait un consensus international sur l’introduction d’une telle taxe”, a-t-elle déclaré.

Elle s’est abstenue de critiquer les éventuels effets de la politique allemande de rigueur sur la demande et la croissance, comme l’ont fait plusieurs partenaires de l’Allemagne, et le président français Nicolas Sarkozy lui-même.

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ésident de la BCE Jean-Claude Trichet à Rome le 30 juin 2010 (Photo : Tiziana Fabi)

Après avoir “pendant 32 ans accepté les dérapages de nos finances publiques et volontairement laissé exploser les déficits et les dettes”, la France opère à cet égard “un changement de cap”, a promis Mme Lagarde, défendant les plans d’austérité présentés par Paris.

Evoquant la succession à la tête de la Banque centrale européenne (BCE) du français Jean-Claude Trichet, dont le mandat expire à l’automne 2011, la ministre a estimé qu’il y aurait “peut-être deux ou trois candidats”. “Il est encore trop tôt pour dire pour qui la France va se décider”, a-t-elle ajouté.

Le chef de la Bundesbank, Axel Weber, est le candidat favorisé par l’Allemagne. Les spéculations vont bon train depuis plusieurs mois sur cette question mais Mme Lagarde a jugé “pas très intelligent de spéculer en permanence dès maintenant sur la succession de M. Trichet”.