Pour le président de la BCE, la rigueur budgétaire n’exclut pas la croissance

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ésident de la BCE Jean-Claude Trichet à Rome le 30 juin 2010 (Photo : Tiziana Fabi)

[09/07/2010 12:06:46] FRANCFORT (AFP) Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a rejeté vendredi l’idée selon laquelle la rigueur budgétaire décidée en Europe menace la croissance.

“Consolidation budgétaire et croissance ne s’excluent pas mutuellement”, a estimé le Français lors d’une conférence d’experts en politique monétaire à Francfort (ouest).

La BCE “n’est pas d’accord avec l’idée selon laquelle réduire les dépenses publiques va entraver la croissance économique”, a-t-il insisté.

Les Etats-Unis ont plus d’une fois reproché à l’Europe, à l’Allemagne en particulier, de mettre trop l’accent sur l’assainissement des finances, au risque de faire vaciller la reprise toujours fragile de l’économie.

Pour M. Trichet, une gestion prudente des budgets offre au contraire “la base d’une croissance équilibrée et durable”.

Il a appelé l’ensemble des pays à redoubler d’efforts afin de surmonter la crise, qui est “loin d’être terminée”.

“De nombreux pays du monde industrialisés ont atteint les limites en matière d’augmentation de leur budget”, a-t-il souligné. “Tout comme les consommateurs ou les pays, les gouvernements ne peuvent pas vivre au dessus de leur moyen éternellement”, a-t-il lancé.

Les Etats-Unis et l’Europe ont dégagé des sommes gigantesques pour éviter une dépression, ou une faillite d’un Etat dans le cas de la Grèce, a-t-il indiqué. Mais il ne sera plus possible de mobiliser l’argent du contribuable de cette façon à l’avenir, au cas où une nouvelle crise éclaterait. “Nous l’avons fait une fois, nous ne le ferons pas une deuxième fois”, a-t-il dit.