Forte d’un rebond énergique, Wall Street affronte les résultats

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La Bourse de New York sur Wall Street (Photo : Stan Honda)

[10/07/2010 07:55:46] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York, forte d’un rebond énergique après deux semaines de déprime, se penche désormais sur les résultats des sociétés américaines pour le deuxième trimestre, qui pourraient commencer à refléter les récents ratés du moteur économique mondial.

“Enfin, une semaine de rebond”, soupire Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. “L’euro va mieux, le dollar est retombé, l’économie ne semble pas aller aussi mal que ne le pensaient les gens, et les résultats ne devraient pas être aussi mauvais qu’anticipé actuellement par le marché”, estime-t-il.

Le Dow Jones avait fini la semaine précédente à son plus bas niveau depuis octobre. Après un week-end prolongé par la fête nationale américaine, les investisseurs sont revenus en meilleure disposition.

Sur les quatre séances restantes, l’indice phare de Wall Street a rebondi de 5,28%, sa plus forte hausse hebdomadaire depuis juillet 2009, terminant à 10.198.03 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 5,00% à 2.196,45 points et l’indice élargi Standard & Poor’s 500 5,41% à 1.077,96 points.

“On était revenus, avec une baisse extrêmement violente, vers des niveaux psychologiques assez importants”, fait observer Evariste Lefeuvre, de Natixis. “On a un phénomène assez classique de rebond technique avec des motifs macroéconomiques qui ne sont pas extrêmement solides”, estime-t-il.

Si les indicateurs américains, plutôt rares, sont restés mitigés, la place new-yorkaise a profité d’un climat international plus serein: rebond des marchés asiatiques et européens, un euro qui remonte à 1,27 dollar pour la première fois en deux mois, et le Fonds monétaire international qui écarte la la possibilité d’une nouvelle récession mondiale et relève sa prévision de croissance pour 2010.

Les banques ont tiré le marché vers le haut, alors que se répandaient des rumeurs indiquant que les institutions financières européennes passeraient sans problème majeur les tests de résistances auxquels elles sont actuellement soumises.

Le secteur a également profité de l’annonce par la banque State Street que ses résultats seraient supérieurs aux estimations des analystes.

“S’il y a un catalyseur pour maintenir ce rebond, il faut aller le chercher du côté des résultats”, prévient M. Lefeuvre. “Mais on est sur des niveaux de bénéfices anticipés tellement élevés qu’il va falloir que les entreprises nous annoncent des bons chiffres, et soient plus optimistes qu’avant sur leurs attentes”.

La saison des résultats sera lancée, comme il est de tradition à Wall Street, par le géant de l’aluminium Alcoa, lundi.

Il sera suivi dans la semaine, dans le secteur technologique, par les fabricants de microprocesseurs Intel et ADM et le géant de l’internet Google. Dans le secteur bancaire, JPMorgan Chase, Citigroup et Bank of America feront le point sur leurs comptes.

General Electric, dont la variété des activités en fait un baromètre de l’économie américaine, sera très suivi vendredi.

“Le catalyseur pour que le marché progresse doit venir de ce que les sociétés vont nous dire à propos du troisième trimestre”, juge Marc Pado. “Ce qui compte, ce ne sont pas seulement les résultats du deuxième trimestre, mais comment les entreprises voient leurs affaires évoluer. Ce que le marché veut entendre, c’est que l’activité ralentit, mais continue de croître”.

L’agenda macroéconomique américain s’annonce aussi très chargé, avec notamment les ventes de détails de juin (mercredi), la production industrielle de juin et les indices d’activité industrielle dans les régions de New York et Philadelphie en juillet (jeudi), ainsi que l’indice de confiance des consommateurs de l’université du Michigan en juillet (vendredi).

La banque centrale américaine va publier mercredi les minutes de sa dernière réunion de politique monétaire.

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