Entre 1987 et 2009, les transferts des
Tunisiens résidents à l’étranger vers
leur pays d’origine ont plus que sextuplé. En espèce et en nature, ils ont
atteint plus de 2,631 milliards de dinars. En 1987, ils ne dépassaient pas les
403 millions de dinars. Au 17 mars 2010, le nombre de Tunisiens vivant à
l’extérieur des frontières nationales a dépassé le million (1.098.212),
pratiquement le 1/10ème de la population totale. Le nombre de départs a
considérablement augmenté ces dernières années. Le contingent le plus fort est
situé en France (598.504 résidents soit plus de 54,6% du nombre total), suivie
de l’Italie et de la Libye.
Le nombre de Tunisiens résidents en Amérique du Nord a évolué de manière notable
avec des progressions variant entre 6 et 8%. Nous comptons ainsi 15.272 au
Canada et 13.726 aux Etats-Unis.
La physionomie des communautés tunisiennes à l’étranger a également changé de
visage, passant d’une immigration économique de base répondant à une demande
surtout européenne en main-d’œuvre à bas prix à celle des compétences dont le
nombre atteint 8.000 personnes établies dans tous les continents, selon les
données de l’Office des Tunisiens à l’étranger (OTE).
Parmi la gente masculine telle que dénombrée par l’Office en 2009, la plus
grande partie opère dans l’architecture, suivi par l’enseignement et la
recherche scientifique. Les femmes, sont au nombre de 843 établies à l’étranger,
elles sont pour la plupart universitaires, chercheurs, architectes et médecins.
Le nombre d’hommes s’élève quant à lui à 7.013.
Mais qu’ils fassent partie de la catégorie des immigrés classiques ou de celle
des compétences assez récente, ce qui caractériserait les Tunisiens Résidents à
l’étranger (TRE), c’est leur volonté de rentrer dans leur pays dès que les
conditions leurs apparaissent plus favorables pour un ré-établissement. Nombre
d’entre eux décident de monter leurs propres projets à leur retour définitif.
Encouragés par les incitations prévues par le Code d’incitations aux
investissements, doublées d’un avantage spécifique relatif à l’exonération des
droits de douane et la suspension de la taxe sur la valeur ajoutée et du droit
de consommation dus à l’importation des équipements et matériels agricoles
nécessaires à leurs projets. Par ailleurs, tout résident à l’étranger, quelle
que soit sa nationalité, peut introduire en Tunisie des devises ayant cours
légal, sans limitation de montant et sans formalités particulières à condition
de faire une déclaration d’importation de devises auprès du bureau des douanes à
l’entrée.
Entre 1987 et 2009, le nombre de projets agricoles réalisés par les TRE est
passé de 5 à 1.221 projets pour un investissement de 84,446 millions de dinars
ayant permis la création de 2.167 postes d’emplois. Plus importants sont encore
les projets en industrie qui s’élèvent à 2.874 avec des investissements de
l’ordre de 166,154 millions de dinars et un nombre relativement substantiel de
postes d’emplois de l’ordre de 23.425 personnes. Mais la part du lion en matière
de projets revient au secteur des services avec 7.720 projets, pour 200,945
millions de dinars d’investissement et 22.412 emplois créés depuis 1987. Au
total, 48.004 emplois ont été créés à ce jour grâce à des projets montés par des
Tunisiens Résidents à l’étranger.
Il y a toutefois des niches qui restent inexplorées et des Tunisiens qui ont
quitté le pays depuis plusieurs années et qui méconnaissent les avantages dont
ils bénéficient dans leur pays d’origine. Tout comme nous ne pouvons pas
affirmer, malgré les statistiques publiées officiellement par l’OTE, que le
nombre des compétences expatriées est limité à 8.000 uniquement parmi plus d’un
million vivant à l’extérieur du pays.