Standard & Poor’s continue à voir des risques sur le maintien de la note AAA du Royaume-Uni

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à Londres, le 8 juillet 2010 (Photo : Ben Stansall)

[12/07/2010 17:23:19] LONDRES (AFP) L’agence de notation Standard & Poor’s, qui avait fait sensation l’an dernier en assortissant la note de crédit AAA du Royaume-Uni d’une perspective négative, a réitéré cette opinion lundi au vu des premiers pas du nouveau gouvernement de coalition conservateur-Lib Dem.

L’agence de notation estime que le budget présenté le 22 juin par le nouveau gouvernement apporte “un cadre solide” de consolidation budgétaire, et que le Royaume-Uni a une économie “bien portante et diversifiée, assortie d’une grande flexibilité budgétaire et monétaire”, et dotée de marchés de la production et du travail “adaptables”.

Néanmoins, elle considère “qu’un certain nombre de décisions de grosses dépenses, politiquement sensibles, sont encore à prendre” et elle note que ses prévisions économiques à moyen terme pour le Royaume-Uni sont moins optimistes que les prévisions contenues dans le budget.

“Nous pensons en conséquence qu’il y a un risque important que le fardeau de la dette publique atteigne un niveau incompatible avec une note AAA, assène-t-elle pour expliquer le maintien de sa perspective négative.

S&P prend soin de préciser “que la perspective indique la direction potentielle d’une notation à long terme, et qu’une perspective négative ne précède pas forcément un changement de notation, ni ne suggère qu’un changement est inévitable : elle indique que pour nous, il y a au moins une chance sur trois de voir la note changer”, résume l’agence.

Au chapitre des bonnes nouvelles pour l’économie britannique, l’analyste Trevor Cullinan observe “une forte demande pour les obligations à long terme de la part des investisseurs institutionnels du pays”, ainsi que pour des bons du Trésor en livres de la part des non-résidents, “ce qui apporte de la diversification à la base des investisseurs”.

Mais l’agence note la “forte détérioration structurelle” des finances publiques entre 2007 et 2009, avec une dette publique qui a augmenté de 23% de PIB d’un coup, alors qu’elle était maintenue auparavant sous 40%. “C’est plus que dans la plupart des autres pays notés AAA”, souligne-t-elle.

S&P se félicite de la priorité accordée à la réduction du déficit par le nouveau gouvernement, “qui soutient la note” AAA. Mais pour elle “le défi budgétaire auquel est confronté le Royaume Uni est gigantesque”.

S&P révisera sa position après la revue des dépenses publiques que le gouvernement entreprendra à l’automne.