En faisant entrer un fonds espagnol au capital de Bitaka, Zied Tlemçani la dote de moyens plus importants à même de lui permettre de se développer et d’atteindre une autre envergure. Et s’assure, grâce à cet outil de financement alternatif, le partage du risque et l’accès à une expertise que rares sont les banques –tunisiennes en particulier- à pouvoir ou à vouloir apporter.
Huit ans après sa création en 2002 par Zied Tlemçani, la société Bitaka, spécialisée dans les solutions informatiques pour les télécommunications et la monétique, aborde une nouvelle phase de sa vie. Visiblement décidé à passer à la vitesse supérieure, l’ancienne gloire du football tunisien vient en effet de faire entrer Fons Mediterrania Capital, un fonds d’investissement espagnol, au capital de son entreprise, fondée après avoir mis un terme à une grande carrière de footballeur international -joueur respectivement à l’Espérance Sportive de Tunis, au Vitoria Guimaraes (Portugal) et à Vissel Kobe (Japon).
Le fondateur et patron de Bitaka a en effet cédé 1.493 actions de sa société dont le capital a été augmenté de 12.000 à 102 mille dinars, au fonds d’investissement espagnol géré par Riva Y Garcia, un groupe financier espagnol indépendant.
Déjà présent au Maroc et en Algérie, Fons Mediterrania Capital prend ainsi pied en Tunisie par le biais de Bitaka. Le portefeuille de ce fonds doté de 62 millions d’euros compte quatre autres entreprises –une marocaine (Soroa Pépinières), une deuxième algérienne (CEPRO), et deux espagnoles (AGROLITO et BLOOMARINE).
Fons Mediterrania Capital se propose de contribuer à la consolidation des secteurs d’activités traditionnels et émergeants à fort potentiel de croissance, le renforcement de la présence des entreprises maghrébines à travers le monde et l’accompagnement des sociétés étrangères dans leur effort de prendre pied sur les marchés maghrébins.
En faisant entrer ce fonds au capital de Bitaka, Zied Tlemçani la dote de moyens plus importants à même de lui permettre de se développer et d’atteindre une autre envergure. Et en optant pour le capital investissement -un moyen financement de plus en plus utilisé en Tunisie et qui a contribué à faire grandir beaucoup d’entreprises et de groupes tunisiens-, ce jeune patron s’assure, grâce à cet outil de financement alternatif, le partage du risque et l’accès à une expertise que rares sont les banques –tunisiennes en particulier- à pouvoir ou à vouloir apporter.
D’autres entrepreneurs tunisiens ont suivi la même démarche et ne regrettent pas de l’avoir fait. C’est le cas notamment de Hédi Zghal qui a pu accélérer très fortement la progression de son entreprise, Cogitel créée en 1984 et active dans l’industrie de l’emballage, grâce à l’apport du capital investissement. Grâce à l’entrée de Tuninvest dans le capital de son entreprise, cet ancien ministre reconverti dans les affaires lui a non seulement donné une autre envergure, mais en a fait le cœur d’un groupe leader de sa branche (transformation des emballages souples) à l’échelle régionale –baptisé Altea Packaging Group- et dont les ramifications s’étendent en dehors de la Tunisie sur la rive Sud de la Méditerranée (Maroc, Algérie et Egypte) mais également Nord (France), et qui réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires global de plusieurs dizaines de millions d’euros par an. C’est tout le mal qu’on souhaite à Zied Tlemçani.