Italie : l’économie “au noir” a représenté de 16,3% à 17,5% du PIB en 2008

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ée, le 15 janvier 2003 à Rome (Photo : Gabriel Bouys)

[13/07/2010 10:16:34] MILAN (Italie) (AFP) Le produit de l’économie souterraine échappant à l’administration fiscale a été compris entre 255 et 275 milliards d’euros en Italie en 2008, ce qui représente entre 16,3% et 17,5% du produit intérieur brut (PIB), selon une estimation publiée mardi par l’Istat.

L’institut de la statistique précise toutefois dans son communiqué qu’il ne comptabilise que les activités économiques légales n’ayant pas été déclarées au fisc et ne prend donc pas en compte les activités illégales, difficiles à estimer.

L’Istat rappelle par ailleurs que son estimation de l’économie souterraine est prise en compte chaque année dans le calcul du PIB.

Alors que le poids de l’économie souterraine diminuait régulièrement depuis 2000, il a progressé en 2008 par rapport à 2007, année au cours de laquelle l’économie non déclarée avait représenté entre 15,9% et 17,2% du PIB italien.

Le secteur le plus concerné est l’agriculture où l’activité non déclarée a représenté 32,8% de la production en 2008. Dans le tertiaire, la part de l’économie souterraine a été de 20,9% et dans l’industrie de 12,4%.

Selon les chiffres de l’Istat, le nombre de personnes employées au noir dans le pays, des immigrés clandestins en majorité, s’est élevé à 2,958 millions en 2008, ce qui représente 11,9% de la population active.

Ce chiffre a augmenté en 2009 à 2,966 millions de personnes, soit 12,2% de la population active, selon l’Istat.

Selon d’autres estimations, le poids de l’économie souterraine en Italie serait largement supérieur. L’institut de recherche Eurispes avait par exemple indiqué début 2009 que l’économie souterraine représentait environ 540 milliards d’euros dans le pays, soit 35% du PIB.

Afin de lutter contre ce phénomène et de faire rentrer des recettes fiscales pour réduire le déficit, le gouvernement de Silvio Berlusconi a fait du renforcement de la lutte contre l’évasion fiscale un des piliers de son plan d’austérité.