La moitié des pauvres vit en Asie, selon un nouvel indice de l’ONU

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évrier 2010 (Photo : Jay Directo)

[13/07/2010 17:12:00] LONDRES (AFP) La moitié de la population de la planète vivant sous le seuil de pauvreté réside en Asie du sud et seulement un quart en Afrique, selon un nouvel indice créé par l’université anglaise d’Oxford pour les Nations unies qui bat en brèche certaines idées reçues.

Le “Multidimensional Poverty Index” (MPI) compile les statistiques de 104 pays représentant 5,2 milliards de personnes, soit 78% de la population mondiale.

Il révèle que le nombre de personnes vivant dans un état d’extrême pauvreté s’élève à 1,7 milliard, et non pas 1,3 milliard au regard de l’indice de pauvreté humaine (IPH) qui constituait jusqu’ici le principal instrument de mesure en la matière.

Le MPI a été développé par le Centre de recherche économique pour le développement international de l’université d’Oxford (OPHI), avec le soutien des Nations unies.

Selon ses concepteurs, il intègre davantage de facteurs que l’IPH, créé en 1997, et qu’il est appelé à remplacer. Il est notamment calculé à partir d’éléments complexes relatifs à l’éducation, la santé et les revenus.

“Le MPI permet une mesure plus complète du seuil de pauvreté que la traditionnelle formule du revenu journalier en dollars”, indique Jeni Klugman, directeur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Ainsi, selon le MPI, 64,5% des habitants de l’Afrique subsaharienne et 55% en Asie du Sud sont considérés comme pauvres, des taux bien supérieurs à ceux de l’IPH.

De même, si deux-tiers des Nigériens ont un revenu insuffisant au sens de l’IPH, 93% de la population est pauvre au regard des critères du MPI.

Le nouve indice apparaîtra dans le 20e rapport du PNUD qui sera publié en octobre mais certaines données sont d’ores et déjà disponibles sur les site de l’OPHI (www.ophi.org.uk) et du PNUD (www.undp.org).

Le MPI est déjà utilisé à des fins statistiques au Mexique et la Colombie et la Chine envisagent d’en faire leur indicateur socio-économique de référence.