Jeux en ligne : coup d’envoi réussi pour l’entrée dans la légalité

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à Paris (Photo : Bertrand Langlois)

[14/07/2010 07:51:00] PARIS (AFP) Avec 1,2 million de comptes créés en un peu plus d’un mois, le marché des jeux d’argent et de hasard sur internet a réussi son entrée dans la légalité, dopé par la Coupe du monde de football.

Depuis l’ouverture du marché à la concurrence le 8 juin, 1,2 million de comptes actifs ont été enregistrés sur les sites de paris sportifs en ligne, pour 9,3 millions de mise et 83 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel).

A titre de comparaison, en 2009, la Française des Jeux (FDJ), seul opérateur autorisé à proposer des paris sportifs en ligne, avait réalisé un chiffre d’affaires de 43 millions d’euros.

Lors de l’ouverture du marché, plus de 40 sites ont déposé une demande auprès de l’Arjel, qui a délivré des licences à 15 opérateurs. Encouragée par la Commission européenne dès 2005, cette ouverture concerne les jeux sportifs, les jeux hippiques et, depuis le 30 juin, le poker.

Pour l’Etat, c’est la fin d’un monopole vieux de 471 ans, établi par un édit de François Ier le 21 mai 1539. Depuis un mois, la FDJ et le PMU ont donc été rejoints par des sites comme Betclic, Bwin ou encore EurosportBet.

Mais les deux opérateurs historiques restent tout de même en bonne position. Au PMU, le “recrutement” des nouveaux clients sur internet a été multiplié par quatre par rapport aux semaines précédant l’ouverture du marché.

Du côté de la FDJ, “on commence à faire nos preuves”, estime son PDG Christophe Blanchard-Dignac. “Sur internet on vient de loin”, ajoute-t-il dans un entretien à l’AFP.

Car si elle était, en théorie, en situation de monopole sur les paris sportifs en ligne, “la FDJ ne représentait que 4% du marché réel et les sites illégaux 96%”, d’après son PDG. “En réalité, il y avait presque un monopole des opérateurs illégaux. L’ouverture du marché permet le retour à un système contrôlé”, se félicite-t-il.

Avec 145 millions d’euros de mises dans les points de vente et sur internet, la FDJ tire donc un bilan positif de ce premier mois. “Les paris en ligne représentent 10% de ce chiffre”, soit un peu moins de 15 millions d’euros, précise M. Blanchard-Dignac, qui espère faire de la FDJ “l’acteur de référence sur internet avec 25% de part de marché” d’ici à 2012.

Comme tous les autres opérateurs, la FDJ a bénéficié de la popularité de la Coupe du monde du monde de football. L’ouverture du marché a été lancée trois jours avant le coup d’envoi du Mondial. D’après l’Arjel, le football est de loin le sport numéro 1 avec 58,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, suivi du tennis (13,5 millions).

Concernant les sites, un sondage BVA, réalisé auprès d’un échantillon de 3.072 internautes masculins de 18 ans et plus au début du mois de juillet, montre que c’est le site BetClic qui a attiré le plus d’internautes (49,6%), suivi par celui du PMU (33%), ParionsWeb de la FDJ (26%) et Bwin (19%) depuis l’ouverture à la concurrence.

Selon BetClic, pendant le Mondial, la mise moyenne a été de 10,50 euros pour un budget moyen de 45,30 euros par joueur. Les paris préférés ont porté sur le résultat du match et le score.

Avec l’ouverture du marché, l’Etat espérait également endiguer les sites illégaux. “Le marché illégal s’est asséché en partie. La demande n’a pas explosé mais s’est reportée sur l’offre légale”, confirme la FDJ. Une vingtaine d’opérateurs ont été mis en demeure de cesser leur activité par l’Arjel.