éricain AIG (Photo : Stan Honda) |
[15/07/2010 08:38:25] NEW YORK (AFP) L’assureur américain AIG, nationalisé en 2008, a annoncé mercredi soir que le président de son conseil d’administration Harvey Golub avait démissionné, prenant acte de sa mésentente avec le directeur général Robert Benmosche.
M. Golub a immédiatement été remplacé par Steve Miller, qui siégeait déjà au conseil d’administration depuis juin 2009.
“Bob Benmosche a indiqué au conseil d’administration qu’il pensait que notre relation de travail entre président et directeur général ne fonctionnait pas et ne pouvait pas durer”, a expliqué M. Golub dans une lettre communiquée par AIG.
“A ce stade, je considère que demander au conseil de choisir entre lui et moi serait abdiquer mes responsabilités. Donc je présente ma démission pour la simple raison que je crois plus facile de remplacer un président qu’un directeur général”, a-t-il ajouté.
La mésentente entre MM. Golub et Benmosche était notoire et faisait les choux gras de la presse financière depuis des mois.
Plusieurs médias avaient indiqué que M. Benmosche avait lui-même menacé de démissionner en juin, en raison de leurs désaccords sur la façon de procéder aux ventes d’actifs de l’assureur, destinées à rembourser les autorités fédérales.
L’échec de la vente de la filiale asiatique AIA au britannique Prudential début juin n’aurait fait qu’attiser les tensions entre les deux hommes: selon la presse M. Benmosche était prêt à réviser à la baisse le prix de vente d’AIA, mais la quasi-totalité des administrateurs s’y étaient opposés.
Dans un communiqué, le nouveau président du conseil d’administration a affiché sa détermination à poursuivre la stratégie engagée.
“Nous restons pleinement engagés à rembourser les contribuables, à honorer toutes les obligations de la société envers ses partenaires et à restructurer l’entreprise pour qu’elle renaisse plus petite et mieux définie, et qu’elle mérite la confiance des investisseurs”, a dit M. Miller, 68 ans, ancien PDG de l’équipementier automobile Delphi et spécialiste des redressements d’entreprise.
MM. Golub et Benmosche avaient pris leurs fonctions en même temps, en août 2009. M. Golub, 71 ans, avait été par le passé PDG d’American Express.
M. Benmosche, 66 ans, était un ancien patron de l’assureur Metlife.
Les deux hommes avaient pris la suite d’Ed Liddy, qui avait assumé bénévolement les fonctions de PDG après la nationalisation d’AIG en septembre 2008, et avait décidé de jeter l’éponge: bien qu’il n’ait été pour rien dans la débâcle de l’assureur, M. Liddy avait été durement critiqué par la classe politique, entre autres lors d’auditions au Congrès où il personnifiait la débauche d’argent public –plus de 170 milliards de dollars– dépensé pour sauver le groupe.
M. Benmosche, connu pour son franc-parler, avait fait savoir à l’automne qu’il s’opposait aux restrictions sur les salaires des dirigeants des entreprises sauvées de la faillite grâce aux finances fédérales. Il avait toutefois démenti avoir menacé de démissionner à ce propos, alors que selon la presse il perçoit un salaire annuel de 3 millions de dollars, ainsi que des actions.
Après les plus de trente ans de règne de Maurice (“Hank”) Greenberg, jusqu’en 2005, la direction d’AIG est devenue très instable. Martin Sullivan, successeur de M. Greenberg, n’était resté que trois ans et le prédécesseur de M. Liddy, Bob Willumstad, trois mois seulement, évincé au moment où AIG avait dû être sauvé de la faillite en urgence par les pouvoirs publics.