«La Tunisie est prête pour la croissance», estime l’Oxford Business Group dans un article paru le 12 juillet 2010. S’appuyant sur le récent rapport réalisé conjointement par la Banque africaine de développement (BAD) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), OBG indique que la Tunisie est partie pour jouir d’une longue période de croissance.
Dans sa dernière déclaration sur l’économie, effectuée à la mi-juin dans le cadre de la Consultation au titre de l’article IV avec la Tunisie, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé que le produit intérieur brut (PIB) du pays croîtrait probablement de presque 4% cette année, alors que ce chiffre était à 3,1% en 2009.
Les statistiques établies à la fin mai 2010 ont montré que l’inflation était passée de 3,7% à 5% d’une année à l’autre et que le déficit des finances publiques s’était creusé pour atteindre 3% du PIB, à cause d’une hausse des dépenses entraînée par les mesures de stimulation économique. Bien que ces chiffres soient quelque peu inquiétants, le FMI a déclaré que la position du gouvernement en matière de politique monétaire était adéquate vu les circonstances.
Bien que les réserves internationales aient connu une baisse malgré la hausse de l’investissement direct étranger (IDE) relatif à la même période en 2009, les avoirs en devises de la Tunisie s’élèvent depuis la fin mai 2010 à neuf milliards de dollars, un niveau «confortable», selon le FMI.
Le 15 juin 2010, Joël Toujas-Bernaté, le chef de mission du FMI à Tunis, a déclaré que l’économie tunisienne devrait poursuivre sa croissance cette année et le PIB devrait augmenter de 3,8%, malgré l’incertitude qui plane sur la scène internationale, notamment dans la zone euro, le partenaire commercial principal du pays. Les résultats macroéconomiques de la Tunisie en 2009 étaient louables, a ajouté M. Toujas-Bernaté, et le pays a de fortes chances de connaître une croissance importante au cours des années à venir.
Même si le rapport a attribué au moins quelques-uns des bons résultats de l’année dernière à des facteurs externes (les 6% d’amélioration des rendements agricoles ont été attribués à une bonne saison des pluies, par exemple), nombre de secteurs clés ont enregistré des taux de croissance qui s’approchent de ceux de l’agriculture voire les dépassent. Parmi les meilleurs résultats, on compte ceux du secteur des technologies de l’information et de la communication, ainsi que ceux de l’industrie des hydrocarbures, qui ont crû de 16% et de 13% respectivement.
Sur la question du déficit de la balance courante, le FMI a affirmé que le déficit s’était creusé au cours des premiers mois de cette année à la suite d’une augmentation des importations supérieure à celle des exportations, ainsi que d’une stagnation des recettes touristiques et des envois d’argent des Tunisiens à l’étranger. Mais OBG reste satisfait : «La Tunisie doit certes encore veiller à renforcer son économie et à se protéger davantage contre les chocs externes à venir, mais les fondements d’un développement durable sont déjà établis».