La Bourse de Paris pâtit des doutes sur la reprise économique

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à Paris le 4 janvier 2010 (Photo : Eric Piermont)

[17/07/2010 11:09:22] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, où les inquiétudes sur la solidité de la reprise économique l’ont emporté cette semaine sur de bons résultats de sociétés, devrait rester tributaire des publications des entreprises et de l’issue des test de résistance des banques européennes.

Sur l’ensemble de la semaine, l’indice CAC 40 a reculé de 1,53%, soit 54,32 points, clôturant vendredi à 3.500,16 points, ce qui creuse à 11,08% son recul depuis le début de l’année.

Le marché a été marqué par des volumes de transaction très modérés et donc générateurs d’une importante volatilité.

Dans le sillage du fort rebond (plus de 6%) enregistré sur la semaine précédente, la place parisienne a continué de progresser lundi et mardi, portée par le coup d’envoi de la saison des résultats trimestriels d’entreprises aux Etats-Unis, avec Alcoa (aluminium) et Intel (microprocesseurs).

Mais la Bourse de Paris a finalement effacé ses gains et renversé la tendance sur les dernières séances de la semaine, dans un regain d’inquiétudes sur la solidité de la reprise économique et les perspectives des sociétés.

“Les résultats aux Etats-Unis ont été de bonne facture, on s’y attendait un peu, mais le marché s’intéresse aussi aux perspectives: or, elles ressortent pour le moins mitigées en Europe, avec des résultats bons mais sans éclat”, souligne Isabelle Enos, responsable de la gestion chez B*Capital.

“De nombreux doutes pèsent sur le deuxième semestre et pour 2011. Alors que les signaux d’alerte s’accumulent quant à la pérennité de la reprise américaine, les entreprises pourraient subir le contrecoup de l’arrêt des mesures de relance”, renchérissent les analystes d’EFG Asset Management.

De fait, une série d’indicateurs macroéconomiques américains sont venus ébranler la confiance des investisseurs: recul de l’activité manufacturière en juin, révision à la baisse des perspectives de la Réserve fédérale, chute d’un indice de confiance des consommateurs…

“Tout cela traduit un ralentissement, une baisse de régime pour la croissance”, commente Mme Enos.

“Dans un contexte difficile, l?exigence des investisseurs suscite des retournements de marché très rapides, avec des mouvements de repli importants à la moindre information si cette dernière n?est pas dans la lignée des consensus prévus”, confirme-t-on chez les gérants de Saxo Banque.

De leur côté, les économistes du courtier Aurel s’élèvent contre “des scénarios d’un pessimisme extrême”, mais reconnaissent que “la reprise de l?activité est molle et qu?elle est loin d?être complète”.

“Si le catastrophisme ne semble pas devoir être de mise, les raisons de se montrer euphorique sont tout aussi difficiles à trouver”, estiment-ils.

La fébrilité était particulièrement perceptible sur les valeurs financières, dont les violentes variations rythment la cote parisienne, alors que plusieurs nouvelles ont soufflé le chaud et le froid sur le secteur, et que s’avivent les spéculations sur l’issue des “stress test” européens.

Attendus avec impatience, les résultats de ces tests de résistance, menés sur 91 des principaux établissements de l’Union européenne, feront l’objet d’une publication banque par banque le 23 juillet.

Le marché continuera de suivre les salves de publications trimestrielles des entreprises, mais aussi les quelques indicateurs marquants attendus la semaine prochaine: ventes de logements aux Etats-Unis et indice composite du Conference Board sur l’activité américaine, jeudi, et le baromètre Ifo du climat des affaires en Allemagne, publié vendredi.