Le 13 juillet 2010, M. Nadhir Hamada, ministre de l’Environnement et du Développement durable, était l’orateur de la 3ème tribune de dialogue organisée sur TV7, après ses homologues de la Santé et du Tourisme. Il a tout d’abord rappelé que la Tunisie consacre 1,2% de son PIB à la mise en œuvre de programmes et de projets environnementaux, avec 4,6 milliards de dinars d’investissements alloués à ce secteur de 2007 à 2011. Pourtant, le coût de la dégradation que subit l’environnement en Tunisie équivaut à 2,1% du PIB.
Au cours de l’émission, deux points, prioritaires pour les citoyens, ont été abordés.
Assainissement et eaux usées : quid des mauvaises odeurs et des eaux usées rejetées à la mer ?
Le public a questionné le ministre au sujet de l’assainissement qui n’est pas encore réalisé sur l’ensemble du territoire et a témoigné de l’absence de stations d’épuration dans certaines régions et de la non-efficacité de certaines autres implantées en milieu urbain qui laissent des odeurs nauséabondes se répandre.
La réponse de M. Hamada s’est appuyée sur l’évolution historique de l’Office national de l’assainissement (ONAS), entré en activité entre 1974-75, et dont les objectifs ne visaient, à sa création, que les seules régions touristiques et grandes agglomérations. Actuellement, 106 stations d’épuration sont en service en Tunisie, et génèrent 250 millions de m3 d’eaux épurées, dont 75 millions m3 sont utilisées pour l’irrigation (céréaliculture, arboriculture et culture fourragère, uniquement). Vu le déficit en eau dont souffre la Tunisie, l’objectif est de réutiliser la moitié du volume d’eaux traitées dans l’agriculture. Par ailleurs, le ministre prévoit 400 millions DT d’investissements pour réhabiliter les stations d’épuration anciennes, et créer dix stations d’épuration dans les zones industrielles.
Pourtant, même si le taux de raccordement au réseau d’assainissement est de 86%, certaines régions sont beaucoup moins bien équipées, selon les dires du ministre : c’est le cas de Sidi Bouzid, Kasserine, Médenine, Tataouine et Gafsa, avec un taux qui tombe à 58%, pire, dans les cités de Sidi Hassine ou Essoujoumi (dans le Grand Tunis), à peine un quart des habitations sont raccordées.
Déchets, 2,2 millions de tonnes à gérer par an
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable a affirmé que la collectivité nationale génère 2,2 millions de tonnes de déchets par an. Selon lui toujours, 85% de ces déchets sont traités dans des décharges officielles. D’ici 2011, ce sera 93% de déchets acheminés vers les décharges contrôlées.
Au vu des déchetteries anarchiques que l’on croise un peu partout, il convient de relativiser les chiffres annoncés avec l’impossibilité technique d’évaluer le volume total des déchets produits en Tunisie, tant qu’ils ne suivront pas les circuits officiels.
Concernant le recyclage des déchets électroniques et électriques et la mise en place d’un système de collecte spécifique aux déchets coûteux en général (ordinateurs, réfrigérateurs, et autres micro-ondes…), M. Hamada a rappelé qu’un accord a été signé, récemment, entre la Tunisie et la Corée du Sud, qui vise à transférer compétences et technologies pour la maîtrise de ce type de déchets.
Enfin, la gestion des déchets sanitaires selon les praticiens doit être améliorée, car la stratégie jusque-là adoptée n’a pas permis de résoudre le problème du tri, du stockage et du traitement des déchets (dont des déchets dangereux) au sein des établissements hospitaliers. Rappelons que le volume des déchets sanitaires est estimé actuellement à 16.000 tonnes dont 7.000 tonnes de déchets classés dangereux. Selon le ministre, un appel d’offres a été lancé récemment en vue de parachever le système de traitement des déchets sanitaires, à travers l’adoption de technologies de pointe.
Ce débat, riche en informations, a su mettre en lumière les dossiers prioritaires, dont le traitement améliorera la qualité de vie dans notre pays.
– Tous les articles sur