Tout indique que c’est sous la pression de la concurrence que l’opérateur
historique Tunisie Telecom fait flèche de tout bois, ces dernières semaines, aux
fins de diversifier ses activités et d’améliorer son image auprès des
institutions de l’Etat et des composantes de la société civile.
En l’espace de trois mois, plus exactement depuis l’arrivée de la marque Orange
en mai 2010, Tunisie Télécom, fort de son statut public et adossée à son
partenaire stratégique, en l’occurrence le consortium émirati
Tecom Dig
(détenteur de 35% de son capital), multiplie la conclusion de conventions à des
fins d’alliance, de complémentarité et de promotion d’image.
Dans cette optique, l’opérateur a signé des conventions avec le Syndicat
national des journalistes (SNJ), l’Agence nationale antidopage (ANAD) et
l’Association préventive routière (Atpr). L’objectif est de toucher des
catégories à effet multiplicateur à même de véhiculer et de transmettre une
image positive de l’opérateur public. En contrepartie,
Tunisie Telecom
s’engage
à leur fournir des services à des prix compétitifs.
L’opérateur historique s’est soucié de se forger l’image d’une entreprise
citoyenne et amie de l’environnement. Il est impliqué dans des projets de
développement durable (lancement d’un projet solaire dans le désert et
manifestation d’intérêt pour l’éolien).
Mais c’est au rayon des affaires que Tunisie Telecom s’est fortement distinguée.
L’opérateur public a racheté, au mois de juin dernier, le prestataire de service
Internet
TopNet. Et pour ne rien omettre, l’opérateur a créé une Sicar (DIVA)
dotée de 20 MDT pour soutenir les projets innovants.
Tunisie Telecom ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a programmé un
ensemble de projets pour 2011. Il s’agit d’étendre le réseau de fibre optique
(long, actuellement, de 11 000 km), de mettre en œuvre un plan de certification
de compétences et de restructurer ces centres (centres services client, centres
opérationnels régionaux).
L’accent sera mis, également, sur la mise en place de plateformes de services et
d’un pack fixe-mobile-Internet (tripleplay) et de voix sur IP (Internet
Protocol, protocole de communication de réseau informatique) pour les
particuliers.
Autres projets prévus : le développement de projets autour du «cloud computing»
(informatique de demain). Passage du IAAS (premier modèle du cloud) à SAAS
(deuxième modèle) et dernièrement à XAAS (dernier modèle mis en place).
Implication dans l’e-gouvernement
L’opérateur historique se propose de travailler sur la planification et la
gestion des réseaux afin d’obtenir les coûts unitaires les plus compétitifs.
Tunisie Telecom est engagée, totalement, dans le grand chantier de
l’administration électronique (e-gouvernement). Elle vient de signer diverses
conventions avec des institutions publiques. Avec le département de la santé,
l’opérateur s’engage à raccorder, d’ici 2011, les hôpitaux au réseau Internet
via la fibre optique.
Tunisie Telecom vient, d’autre part, de développer, en partenariat avec la
Société Monétique Tunisie (entreprise publique), le service de paiement par
téléphonie mobile et de s’impliquer, à la faveur d’une autre convention, dans la
mise à niveau du réseau de télécommunication de la Caisse nationale de retraite
et de prévoyance sociale(CNRPS)) grâce à l’accélération de l’échange des données
entre son siège et ses 38 sites à travers le pays -afin d’assurer une
consultation des informations en temps réel.
L’opérateur apportera, à cette fin, toute son expertise et son expérience
professionnelle au service de la CNRPS et de ses 800.000 assurés sociaux.
Il a signé également un contrat avec la
Poste Tunisienne. D’une durée de 5 ans,
l’accord porte sur la mise à niveau du réseau d’interconnexion des sites de la
Poste qui compte 1.140 bureaux et agences et un volume de 670.000 transactions
par jour. L’objectif est de quadrupler les capacités actuelles du réseau.
On aura compris que, avec ces accords de partenariat et quelques nnovations
technologiques, l’opérateur historique national des télécommunications semble
finalement frapper un coup devant la concurrence. Il essaie en effet de garantir
un minimum de part de marché grâce aux institutions publiques et leurs salariés.
Après tout, Tunisie Telecom est le premier opérateur réseau national qui détient
la dorsale des télécommunication en Tunisie, sachant que sans cette dorsale,
aucun opérateur ne pourra assurer une bonne qualité de service.
Voilà ce qui s’apparente à un avertissement (sérieux) pour la concurrence!
