Tests : les patrons de banques européennes en visite à la BCE

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ésident de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, le 12 juillet 2010 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[21/07/2010 12:24:45] FRANCFORT (AFP) Des responsables de grandes banques européennes devaient s’entretenir mercredi avec le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, à deux jours de la publication des tests de résistance, tentative inédite en Europe pour essayer de rassurer.

Alessandro Profumo, patron d’Unicredit, Corrado Passera, patron de la banque milanaise Intesa Sanpaolo ainsi que le président du directoire de la banque allemande Commerzbank, Martin Blessing, se sont rendus mercredi au siège de la BCE à Francfort (ouest), a constaté un journaliste de l’AFP.

Les présidents des Banques centrales espagnole et italienne, Miguel Angel Fernandez Ordonez et Mario Draghi, ont également été aperçus en marge de la réunion, qui n’a pas été officialisée par la BCE. Aucune conférence de presse n’était prévue à l’issue de la rencontre.

Les tests de résistance sont censés rendre compte de la capacité de 91 banques européennes à faire face à des conditions économiques et financières extrêmes. Ils doivent être publiés pour la première fois vendredi à partir de 16H00 GMT.

“Je ne veux pas spéculer sur le sujet”, a déclaré le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, invité au Conseil français des ministres à Paris mercredi. “Je suis sûr que c’était une bonne décision (de les publier) car pour les marchés, le pire, c’est l’incertitude”, a-t-il ajouté.

“Je suis confiante” a déclaré de son côté la ministre française de l’Economie Christine Lagarde mardi soir.

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ère allemande Angela Merkel lors d’une rencontre avec le président russe à Ekaterinbourg, dans l’Oural le 15 juillet 2010 (Photo : Vladimir Rodionov)

En dépit de propos rassurants des gouvernements européens, l’incertitude demeure sur la pertinence des scénarios retenus, et par conséquent sur celle des résultats.

La chancelière Angela Merkel est montée au créneau mercredi pour défendre ces simulations: il y a eu “de longues discussions au niveau technique” sur leurs modalités et les tests “représentent la réalité”, a-t-elle affirmé.

Les analystes de la banque australienne Macquarie redoutaient notamment “que les hypothèses retenues soient trop molles pour amener de la clarté”, et qu’un exercice “trop indulgent” pourrait affecter la crédibilité des résultats, tout particulièrement si des banques en difficulté notoire étaient épargnées.

Parmi les banques susceptibles d’échouer, Macquarie voyait l’allemande Postbank, l’italienne Banco Popolare, la portugaise BCP, l’espagnole Sabadell et quatre banques grecques, National bank of Greece, EFG Eurobank, Alpha Bank et Piraeus Bank.

Barclays voyait rouge pour les banques régionales allemandes (Landesbanken) et les caisses d’épargnes espagnoles.

Il semblait acquis pour de nombreux journaux que la banque allemande Hypo Real Estate raterait l’examen, une hypothèse qu’Angela Merkel a jugé “plausible” mercredi.

Mais la détresse financière de HRE n’est pas une surprise. “Les tests de résistance doivent faire plus que de confirmer qu’une banque allemande ruinée est une banque allemande ruinée”, ironisait mercredi le Financial Times.

Le manque de détails sur les scénarios choisis par les superviseurs européens est “pénible, car cela attise les rumeurs” a estimé Udo Steffens, le président de la Frankfurt School of Finance dans un entretien à l’AFP. Lui-même s’attend à “un pot-pourri très généralisé”.

L’interprétation des résultats par les marchés est une autre source d’inquiétude. Selon un récent sondage du Centre d’études financières de Francfort auprès de 400 sociétés financières allemandes, à peine 21% des sondés estimaient que les marchés allaient les interpréter correctement.

Si des banques échouent aux tests, elles devront être recapitalisées, si nécessaire via les dispositifs nationaux de soutien au secteur bancaire.