ôle de l’aéroport d’Orly, le 20 juillet 2010, près de Paris (Photo : Aurore Marechal) |
[21/07/2010 15:40:01] PARIS (AFP) En pleines vacances, une grève des aiguilleurs du ciel, la troisième depuis début 2010 contre un projet européen de fusion du contrôle aérien, a provoqué mercredi de fortes perturbations et fermetures de petits aéroports, mais sans causer de panique chez les voyageurs.
A Orly, un vol sur deux a été annulé et à Roissy un sur cinq.
A Marseille, 22% des vols ont été supprimés. A Nice, plus importante plate-forme de province, ce taux était de 9%, à Lyon Saint-Exupéry 11%, à Bordeaux-Mérignac 20%, à Beauvais 29% et à Nantes 16%.
A Tarbes-Lourdes, 2 vols sur 3 d’Air France devaient être maintenus et des retards étaient attendus pour les charters.
Dans la matinée, les aéroports de Metz-Nancy, Dinard, Bergerac, Brest, Pau, La Rochelle et Biarritz étaient fermés.
évisions du trafic aérien pour le mercredi 21 juillet à Roissy et Orly |
D’autres petites plates-formes étaient affectées, comme Quimper Cornouaille où deux vols étaient maintenus à destination de Paris sur 4. Et sur les quatre arrivées, un seul vol devait être assuré en provenance de Paris.
D’après la CGT, le niveau de mobilisation des personnels de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) est comparable à celui des deux précédents mouvements, en janvier et février, avec 50% de grévistes en moyenne dans les centres de contrôle en route.
Selon la DGAC, le centre nord à Athis-Mons (Essonne) voyait son activité réduite au service minimum mais les autres centres tournaient normalement.
Ces perturbations n’entraînaient pas de pagaille monstre dans les aéroports, les compagnies ayant pour la plupart renseigné les voyageurs mardi, ont constaté des journalistes de l’AFP.
évisions de trafic pour mercredi (le préavis court de mardi soir à jeudi matin) |
A Orly, l’ambiance était calme et les voyageurs compréhensifs. Madlaina Vallois, mère de famille avec quatre enfants en partance pour New York via Madrid, dont le premier vol devait être garanti, se disait néanmoins “stressée” et gênée qu’à elle “seule” la France perturbe les vols européens.
A Toulouse-Blagnac, un couple d’une trentaine d’années ayant dû retarder à jeudi après-midi son départ en vacances en Finlande restait philosophe: “On n’est pas pressés, on verra bien si on a de la chance” dans 24 heures, souriait Julien Saint Guirons.
Cette résignation des usagers tranchait avec la dureté de la CFDT envers ce mouvement lancé par une intersyndicale dont elle ne fait pas partie. Cette grève “ne devrait pas avoir lieu”, “c’est pas le moment d’embêter” les vacanciers et “de temps en temps, mieux vaut faire de bonnes négociations que des grèves”, a asséné le numéro un de la centrale, François Chérèque.
Le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, avait jugé mardi la grève “inappropriée”.
Charles de Courson, rapporteur (NC) du budget du transport aérien à l’Assemblée nationale, a répété mercredi que cette action était “inutile”. “C’est un combat perdu d’avance (…) anti-européen, contraire à toutes les règles de bon sens”, a-t-il dit.
Les syndicats CGT, CGC, FO et Unsa/Iessa, qui appellent à la grève l’ensemble du personnel de la DGAC, refusent une fusion du contrôle aérien français avec celui de cinq pays pour former le Fabec, bloc d’Europe centrale, dans le cadre d’un ciel unique européen.
L’Unsa-Icna, récente organisation qui faisait partie de l’intersyndicale, s’est retirée mercredi matin du préavis après un “geste d’ouverture, mineur mais réel, du gouvernement” mardi, qui a retiré d’un protocole social soumis à signature ce jour toute mention de “fusion” du contrôle européen.
“Sur le fond, rien ne change” dans les intentions des autorités, d’après la CGT.