ère le 15 octobre 2008 à Paris (Photo : Lionel Bonaventure) |
[21/07/2010 16:03:08] PARIS (AFP) Les Français, frileux à cause de la crise, ne se précipitent pas sur les crédits immobiliers pour acheter un logement malgré des taux d’intérêt historiquement bas.
Le total des crédits immobiliers accordés par les banques devrait s’élever à seulement 140 milliards d’euros en 2010. Un chiffre certes en progression de 17% par rapport à 2009, mais inférieur au niveau du début de la crise (141,19 mds en 2008) et surtout au record de 2007 (170,23 mds), selon une étude de l’Observatoire Crédit Logement/CSA.
Pourtant, les taux d’intérêt des crédits immobiliers sont en baisse quasi-ininterrompue depuis fin 2008, se rapprochant de leur plancher historique (3,36% au 4e trimestre 2005). Ils sont tombés en moyenne à 3,42% en juin alors qu’ils étaient encore de 5,07% fin 2008.
Ce qui entraîne pour les emprunteurs une diminution des mensualités de près de 10% par rapport à fin 2008, souligne Crédit Logement.
Malgré cela, les acheteurs potentiels, aussi bien dans l’ancien que le neuf, restent circonspects, d’autant que le nombre de biens mis sur le marché ne cesse de diminuer, notamment en région parisienne où la demande est la plus forte.
“Les principaux freins à une véritable reprise des emprunts sont le chômage et les perspectives du pouvoir d’achat”, explique à l’AFP Michel Mouillart, auteur de l’étude.
êt Immobilier, le 13 mai 2008 à Paris. (Photo : Jacques Demarthon) |
Illustration de cette tendance à l’attentisme: le chiffre d’affaires des sites internet d’annonces immobilières, qui avait explosé depuis dix ans, stagne. Il devrait être en 2010 de 123 millions d’euros, comme en 2009, soit un recul par rapport à 2008 (130,5 millions), selon une étude du cabinet Xerfi publiée mercredi.
Malgré la guerre que se livrent les banques pour conquérir de nouveaux clients, l’autre phénomène qui explique la frilosité des acheteurs est l’envolée des prix de l’immobilier ancien, désormais proches de ceux d’avant la crise de 2008.
Malgré l’intermède de la crise, la hausse des prix depuis la fin des années 90 a été de 140% et les prix ont même été multipliés par 22 depuis 1964, sans commune mesure avec l’inflation, constate l’Observatoire Crédit Logement/CSA.
En raison de cette augmentation et d’un recours accru à l’endettement, le coût d’une acquisition immobilière pour un ménage emprunteur continue de se relever lentement pour s’établir à 3,90 années de revenus en juin, retrouvant ainsi les niveaux élevés d’avant 2008.
De plus, l’embellie constatée depuis le début de l’année sur la construction de logements neufs reste fragile, les ventes des promoteurs se redressant faiblement.
Entre juin 2009 et mai 2010, le nombre de mises en chantier se situe juste au-dessus du cap symbolique des 300.000, loin encore de l’objectif du gouvernement de 500.000 nouveaux logements par an.
“Le marché du neuf devient un marché de pénurie”, déplore Jean-Philippe Bourgade, président du promoteur Bouwfonds Marignan.
Et ce, au moment où le gouvernement vient d’annoncer que plusieurs mesures de soutien au secteur du bâtiment ou à l’accession à la propriété allaient disparaître ou être limitées en 2010.