Chine : les banques confrontées à une hausse des créances douteuses

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à Pékin le 14 juillet 2010 (Photo : Frederic J. Brown)

[22/07/2010 14:54:04] PEKIN (AFP) Les banques chinoises seront confrontées à une augmentation de leurs créances douteuses dans les prochaines années en raison d’un ralentissement de la croissance économique et des difficultés des gouvernements locaux à rembourser leurs dettes, a averti jeudi l’agence de notation Standard & Poor’s.

Mais l’augmentation des créances douteuses ne fera pas s’écrouler le système bancaire chinois car les principales banques ont des capitalisations suffisantes pour faire face à ce risque, estime l’agence dans son étude.

“Globalement, nous pensons que malgré les risques de crédit, le secteur bancaire chinois parait dans une situation raisonnable”, affirme Standard & Poor’s en soulignant qu’elle devrait maintenir une “perspective stable” pour ce secteur.

Redoutant une explosion des créances douteuses, le gouvernement chinois a réduit cette année la limite maximale des prêts autorisés et ordonné aux banques d’augmenter leurs provisions. Pékin a aussi demandé une diminution des prêts accordés aux entreprises dépendant des gouvernements locaux, qui avaient fortement progressé durant la dernière crise financière.

Les prêts aux gouvernements locaux et aux entreprises dépendant de ces autorités représentent 18 à 20% du montant total des prêts bancaires, précise S&P.

Si 30% de ces prêts s’avèrent douteux, cela entraînera une augmentation de 4 à 6 points de pourcentage — soit l’équivalent de 400 milliards de dollars — du ratio des créances douteuses de l’ensemble du système bancaire chinois, souligne l’agence de notation.

Fin juin dernier, ce ratio était de 1,3%, selon des chiffres officiels chinois.

Ce ratio montera mais restera en dessous de la barre des 10% d’ici la fin de 2012, prévoit S&P.

Un autre risque pour les banques provient enfin de leur engagement dans le secteur immobilier où les prix devraient fortement baisser au deuxième semestre 2010.

Les pertes dans ce secteur devraient être relativement bien absorbées par les grandes banques mais pourraient provoquer une restructuration parmi les banques coopératives rurales, selon S&P.