Haïti/trucage du site du Quai d’Orsay : les pirates persistent et signent

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étrangères Bernard Kouchner, le 23 juin 2010 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[22/07/2010 16:42:34] MONTREAL (AFP) Le groupe à l’origine d’un faux site internet du Quai d’Orsay annonçant que la France allait rembourser à Haïti la somme astronomique versée par l’Etat caribéen pour son indépendance a jugé “ridicules” jeudi les menaces de poursuite proférées par Paris.

Le “Comité pour le remboursement immédiat des milliards envolés d’Haïti” (Crime) a mis en ligne le 14 juillet une réplique du site web du ministère français des Affaires étrangères (www.diplomatiegov.info) sur lequel une prétendue porte-parole de Bernard Kouchner indique que la France va rembourser la “dette originelle” d’Haïti.

Rapidement, le gouvernement français a dénoncé la supercherie.

“Ce site Internet, créé à une adresse proche de celle France Diplomatie, diffuse de fausses informations et copie frauduleusement le site du ministère des Affaires étrangères et européennes. Nous étudions les suites judiciaires à donner à cette situation”, avait déclaré jeudi dernier le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valéro, cité par Libération.

“C’est quoi le plus grand crime? C’est quoi l’enjeu? L’enjeu ce sont les 90 millions de francs-or exigés comme prix de l’indépendance. Quand on voit maintenant les problèmes en Haïti, on peut tracer leur origine à cette dette”, a affirmé une représentante du Crime lors d’une conférence de presse à Montréal.

“Ca serait un peu ridicule pour eux (les Français) de nous poursuivre pour un site web. En même temps, on continue à dire au gouvernement français qu’il faut rembourser ce qui a été payé pour l’indépendance”, a-t-elle ajouté le visage masqué, précisant que la Justice ne les avait pas encore approchés.

Exigée par le roi Charles X en guise de dédommagement pour l’indépendance, cette somme, d’abord fixée à 150 millions de francs-or puis ramenée à 90 millions (au moins 17 millions d’euros), a fini d’être remboursée en 1883. Les emprunts consentis par Haïti pour le paiement auprès des banques françaises et américaines ont quant à eux été soldés en 1952.