éro 1, le 20 juillet 2010 lors d’une visite du site d’Airbus industrie à Toulouse. (Photo : Remy Gabalda) |
[22/07/2010 18:28:46] BLAGNAC (AFP) Embarquer à bord du mythique Concorde et assister à la naissance d’un A380, un rêve devenu réalité pour les milliers de passionnés d’aéronautique qui visitent chaque année le site d’Airbus, à Toulouse.
Dans la zone Aéroconstellation de Blagnac (Haute-Garonne), plus grand site aéronautique européen, la société Taxiway fait plonger les visiteurs dans l’univers de l’aviation. A l’entrée, l’accueil rappelle étrangement le comptoir d’embarquement des aéroports. La boutique de souvenirs regorge de produits dérivés Airbus, de la traditionnelle maquette à la moins conventionnelle cravate tachetée de petits avions blancs.
Lorsqu’une voix féminine annonce au micro l’embarquement, le voyage commence. Dans l’usine Jean-Luc Lagardère, où est assemblé le plus gros porteur à double pont du monde, les visiteurs, impressionnés, se collent contre la vitre qui les sépare de l’atelier pour observer le travail des mécaniciens autour des mastodontes.
à Toulouse. (Photo : Remy Gabalda) |
“Au total, Airbus emploie 3.000 personnes dans cette usine, d’où sortent deux avions par mois”, indique Marjorie Escarnot, la guide-conférencière.
Nombre de roues (22), poids de l’avion avec carburant (500 tonnes), marque des pneus (Michelin): certains visiteurs se révèlent de fins connaisseurs de l’A380. A 13 ans, Valentin n’a rien à leur envier. Grâce à ses livres et à sa maquette de l’avion, lui aussi est incollable. Pour assister à la visite, ce petit Bordelais s’est levé à 04H00.
“C’est mieux qu’un musée”, estime de son côté Camille Guidoux, Toulousaine de 14 ans, après sa balade dans une maquette à taille réelle de l’appareil.
à une viste guidée dans la maquette grandeur réelle d’un airbus A380, le 20 juillet 2010 sur le site d’Airbus industrie à Toulouse. (Photo : Remy Gabalda) |
“Dans ce site d’assemblage de l’A380, unique au monde, les visiteurs voient les gens en train de travailler”, explique Laurent Bonnet, directeur d’exploitation de Taxiway.
Mais le tourisme industriel peut avoir des inconvénients: ni téléphone portable ni appareil photo ne sont autorisés sur le site d’Airbus, au grand dam des visiteurs. Leur badge est fréquemment vérifié par des gardes.
Ces contraintes n’entament pourtant pas leur enthousiasme, à l’apogée lorsqu’ils montent à bord du Concorde de série numéro 1.
é aux produits dérivés d’Airbus avant de visiter le site d’assemblage, le 20 juillet 2010 sur le site d’Airbus industrie à Toulouse. (Photo : Remy Gabalda) |
“Plus qu’un privilège, c’est un cadeau. Je ne pensais jamais pouvoir monter à bord du Concorde, et voilà que je le fais avec toute ma famille”, jubile Serge Marconi, de Metz, qui se souvient encore du jour où il a vu décoller l’avion supersonique dont l’activité s’est arrêtée en 2003.
Utilisé jadis pour des essais et pour quelques trajets du président Valéry Giscard d’Estaing, cet oiseau blanc possède un corps plus fin que l’A380. La décoration intérieure, très années 1970 avec sa table en formica orangée et ses sièges en cuir camel, reste élégante malgré les outrages du temps.
“Il avait l’air d’un moineau à côté des autres avions, énormes”, raconte, nostalgique, Alexandra Brancaz, 34 ans, qui a vécu à New York à l’époque où le Concorde rejoignait Paris en 3H30.
Dans le bus qui ramène les touristes au parking, la guide évoque l’âge d’or du supersonique: les tenues Yves Saint-Laurent des hôtesses et stewards, le menu gastronomique servi aux hommes d’affaires, le prix exorbitant (8.000 euros) du billet. Le bus s’arrête, il est temps de redescendre sur terre.
Avec 120.000 visiteurs par an et un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros en 2009, le tourisme industriel à Airbus est un succès.
Dans quelques années, les amoureux de l’aéronautique découvriront Aeroscopia, un grand musée de l’aéronautique qui verra le jour près du site d’Airbus à Blagnac.