L’entrée de l’Algérie dans la Zone arabe de libre-échange (Zale), depuis avril
2009, a été directement suivie par l’établissement d’une liste de ‘produits
négatifs’, entendez des produits qui ne peuvent profiter d’avantages douaniers
préférentiels, afin de préserver ses intérêts industriels et défendre ses
intérêts commerciaux. Ces mesures conservatoires sont autorisées par l’accord de
libre-échange. Et autant, les entreprises algériennes se considèrent lésées par
l’adhésion à cet accord, autant les entreprises arabes, égyptiennes et
tunisiennes notamment, se sentent discriminées par cette liste négative.
Pourtant, les chiffres de 2009, année de l’entrée algérienne dans la Zale,
donnent plutôt raison aux premières, puisqu’effectivement, les exportations
algériennes vers les pays de cette zone se sont contractées de près de 50%,
selon les chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques
relevant de l’administration douanière, passant de 246,7 millions de dollars à
seulement 124,7 millions de dollars. Quant à elles, les importations ont
mobilisé 1,6 milliard de dollars en 2009, en hausse de 511 millions de dollars
(46,6%) par rapport à 2008. Les avantages douaniers ont donc bien profité aux
importations, ou en tous cas ne les ont pas entravées.
D’ailleurs, l’Egypte apparaît comme le 1er fournisseur arabe de l’Algérie, selon
le bilan 2009, avec 550,6 millions de dollars (+34,4%), et la Tunisie se place
seconde avec 347,5 millions de dollars (+21,6%), suivies loin derrière de
l’Arabie Saoudite pour 166,5 millions (+0,4%), de la Jordanie 123,9 millions
(+7,7%) et du Maroc, en dernière position, avec 121,8 (+7,6 %).
De quoi relativiser les a priori tunisiens et égyptiens, sur la question…