Le mouvement HLM accuse le gouvernement “d’étrangler le logement social”

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ès de Montmartre à Paris, le 8 avril 2010. (Photo : Fred Dufour)

[26/07/2010 06:32:32] PARIS (AFP) Le mouvement HLM, qui loge 10 millions de locataires, accuse le gouvernement à court d’argent de vouloir “étrangler le logement social” en ponctionnant sa trésorerie et en limitant l’augmentation des loyers.

“Le gouvernement veut étrangler le logement social au moment où les cités menacent de s’enflammer”, déclare à l’AFP Thierry Repentin, président de l’Union sociale pour l’habitat (USH), l’organisme qui chapeaute le mouvement HLM.

Pour M. Repentin “l’Etat fait le choix de se retirer du secteur du logement social en prévoyant dans le budget 2011 de baisser les +aides à la pierre+ à 160 millions d’euros contre 630 millions, y compris le plan de relance, en 2010”.

“Le gouvernement veut compenser cette baisse par une ponction de 340 millions sur les HLM pendant 3 ans, soit un total de 1 milliard. C’est un véritable hold-up”, affirme le président de l’USH pour qui “ce sont 20.000 logements neufs en moins qui ne pourront être lancés en 2011, soit plus du quart du chiffre de 2009”.

Le secrétariat d’Etat au Logement conteste ces chiffres affirmant que “les crédits de paiement baisseront à 450 millions en 2011, 360 millions en 2012 et 280 millions en 2013”.

Pour le secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu “il ne s’agit pas d’une nouvelle taxe, puisqu’elle ne revient pas au budget de l’Etat. Cette contribution aura vocation à alimenter un fond de solidarité entre les organismes HLM qui sera uniquement destiné au financement de la construction et de la réhabilitation de logements”.

“Parmi les 800 bailleurs sociaux, 10 à 15% construisent et investissent très peu. C?est surtout à eux qu?on demandera en 2011 un effort de solidarité pour mettre en place cette péréquation”, souligne auprès de l’AFP M. Apparu.

Pour M. Apparu “le produit de la péréquation prévu par la loi Logement de Christine Boutin s?élèvera seulement en 2010 à 20 millions au lieu des 60 à 70 millions prévus. On va donc plus loin pour répondre à l’objectif principal: construire davantage là où c?est nécessaire”.

L’argent ainsi recueilli devrait être géré par un organisme similaire à l’agence de financement des infrastructures de transport de France (Afit), indique-t-on de sources concordantes.

Autre motif de désaccord entre le gouvernement et les HLM: le niveau des augmentations des loyers.

“Jusqu?à aujourd?hui, le gouvernement faisait une recommandation de hausse. Pour 2011 je souhaite pouvoir fixer un plafond obligatoire pour éviter des augmentations. Je proposerai au Parlement de limiter cette hausse à l’indice de référence des loyers (IRL)”, affirme M. Apparu.

L’IRL est calculé sur la base de l’indice des prix à la consommation hors tabac et des loyers, qui sert de référence pour la révision des loyers d’habitation par les propriétaires privés.

Le mouvement HLM (4,2 millions de logements) a pratiqué en 2010 une augmentation moyenne de 1,3% des loyers mais souligne que cela répond à une hausse de ses charges.

“Cette mesure peut avoir des conséquences désastreuses pour la qualité d’entretien des immeubles et de services quotidien aux locataires. Un plafonnement pourrait compromettre gravement l’équilibre financiers de certains bailleurs”, s’indigne M. Repentin.

Pour tenter de faire revenir le gouvernement sur ces décisions, le président de l’USH estime qu””il faut que les locataires manifestent et que les collectivités locales soient à nos côtés”.