Japon : l’excédent commercial progresse grâce aux exportations vers l’Asie

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électronique affichant les cours de Bourse, le 26 juillet 2010 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[26/07/2010 08:21:15] TOKYO (AFP) L’excédent commercial du Japon a progressé de 41,1% en juin comparé à celui du même mois de 2009, à 687 milliards de yens (6 milliards d’euros), grâce à la progression des exportations vers les pays asiatiques et émergents, a annoncé lundi le ministère des Finances.

Le rythme de cette hausse reste vigoureux après le spectaculaire rétablissement des ventes du Japon à l’étranger connu cet hiver et au printemps, un an après la récession de 2008 et 2009.

Sur l’ensemble du premier semestre 2010, le Japon a dégagé un excédent commercial de 3.400,88 milliards de yens (30 milliards d’euros), alors qu’il avait enduré un déficit de 85,12 milliards de yens au cours de la même période de 2009.

Durant la première moitié de l’année, les exportations nippones ont progressé de 37,9% à 33.096,81 milliards de yens (291 milliards d’euros), grâce notamment au secteur de l’automobile, tandis que les importations ont crû en valeur de 23,3% sur un an, à 29.695,93 milliards de yens (261 milliards d’euros), entre autres du fait de l’augmentation des prix des hydrocarbures et matières premières.

“Nous avions assisté à un rapide redécollage des exportations après la crise financière. Le rapidité de cette reprise tend néanmoins désormais à diminuer”, a constaté Atsushi Kamio, économiste à l’Institut de recherche économique Daiwa.

En juin, les exportations ont cependant encore augmenté de 27,7% sur un an, à 5.866 milliards de yens, entraînées par les ventes d’automobiles (+34,3%) et de pièces détachées (+40,7%), ainsi que par les produits sidérurgiques (+46,4%) et les engins de chantier (+85,6%).

Norio Miyagawa, économiste de la maison de courtage Mizuho Securities, a souligné que les exportations restaient solides, en partie grâce aux importantes commandes chinoises.

“Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, le ralentissement des exportations ne conduira pas à une rechute dans la récession ou à de nouvelles difficultés économiques pour le Japon”, a-t-il assuré à Dow Jones Newswires.

Une demande forte émane des pays asiatiques, notamment du principal partenaire commercial du Japon, la Chine (+22%), où les voitures, l’acier, les semi-conducteurs et autres composants ont été importés en nombre.

Les firmes japonaises ont aussi écoulé de nombreux produits en Thaïlande (+67%), Indonésie (+66,6%) et Malaisie (+44,1%). Leurs exportations ont en outre augmenté à destination d’autres pays émergents, comme la Russie (+139,4%), le Brésil (+45,8%) et l’Inde (+31,7%), et dans une moindre mesure en direction des Etats-Unis (+21,1%).

Vers l’Union européenne, les exportations ont progressé à un rythme modéré (+9%), notamment grâce aux composants informatiques et aux engins de chantier, dont les ventes ont quadruplé, mais ont été limitées par la force du yen face à l’euro, qui a entraîné une baisse des ventes de voitures.

Après avoir enduré sa pire récession en plus de 60 ans, la deuxième puissance économique du monde a repris du tonus depuis le printemps 2009, grâce aux exportations dont elle reste dépendante, bien que la consommation intérieure nippone ait quelque peu repris.

Les importations de l’archipel ont progressé pour leur part de 26,1% sur un an, à 5.179 milliards de yens, dopées par les commandes de pétrole (+34,3%) et de gaz naturel liquéfié (+54,7%).

Par contrées, le Japon a acheté davantage de produits venant de Chine (+27,5%), notamment des ordinateurs (+57,1%), des appareils audiovisuels (+58,7%) et des téléphones (+60,8%), matériels assemblés sur place par des groupes japonais.

L’archipel a commandé aussi davantage au Brésil (+66,1%) et aux Emirats Arabes Unis (+70%).